La prédication est tout d’abord une façon de partager un ministère qui n’est pas réservé aux pasteurs. C’est un choix théologique important que nous devons encourager et mettre en œuvre. L’égalité de tous devant la Parole nous rappelle que c’est elle qui fait autorité et non la fonction des uns ou des autres. Ensuite, cela permet d’avoir une diversité de points de vue et d’approches en fonction de la sensibilité de chacun et, pour l’assemblée, de faire des expériences différentes : est-ce que nous écoutons un prédicateur comme nous écoutons un pasteur ? Peut-être pas et ce n’est pas une histoire de qualité de la prédication, mais du statut de celui ou celle qui parle. Ce déplacement, qui est une ouverture à la confiance, est bénéfique pour tous et pour l’Église. Enfin, dans notre région en particulier, le manque de pasteurs est de plus en plus important. Les Églises ont donc besoin de prédicateurs pour présider les cultes. Sur 53 postes, seuls 23 sont actuellement pourvus et le chiffre risque de baisser encore car des pasteurs vont partir à la retraite. Le ministère de prédicateur doit donc se développer : il a de l’avenir dans une Église qui doit absolument repenser son fonctionnement ! Les prédicateurs et les prédicatrices en sont et en seront les atouts majeurs.
Pour que la confiance advienne entre le prédicateur et l’assemblée, il est important que l’Église veille à ce que les prédicateurs soient formés, discernés et enfin reconnus. Il revient au conseil presbytéral de mettre en œuvre les activités nécessaires de formation et, après discernement de la personne, de demander au conseil régional un mandat de prédicateur pour elle. Ce mandat doit être renouvelé tous les ans. À Bordeaux, les formations ont lieu une fois par mois. Nous abordons des questions assez techniques. Par exemple, comment faire une prédication avec les outils dont nous disposons : dictionnaires, concordances… Et nous nous essayons aux différentes méthodes connues, allant de la prédication narrative à la méthode historico-critique. Nous parlons aussi des liturgies pour bien comprendre leur place et leur rôle dans le culte. Cette année, nous allons aborder les bénédictions de mariage, les baptêmes et les obsèques. Les prédicateurs sont aussi très demandeurs d’exercices sur l’oralité. En effet, ce n’est pas simple de prendre la parole en public et la façon dont on place sa voix mais aussi son corps dans l’espace et face à une assemblée demande à être travaillée. Les rencontres avec les prédicateurs sont aussi un espace de parole pour eux, pour échanger sur leurs expériences, leur joie et leurs doutes. Somme toute, c’est encore une question de confiance qui est en jeu, et c’est elle surtout qui demande à être renforcée, du côté des prédicateurs comme de l’assemblée.
En conclusion, c’est un ministère magnifique appuyé sur une théologie précise qui témoigne de l’autorité des Écritures, de l’égalité entre ses membres et de la liberté de parole. Autorité, égalité et liberté sont trois piliers qui favorisent la proclamation de l’Évangile, et c’est bien en cela que tous, pasteurs, prédicateurs, assemblée, nous pouvons nous retrouver dans une confiance et une joie partagées autour d’une Parole qui ne tarit jamais et dont personne n’aura le dernier mot !
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paroisse Bordeaux Rive-Droite dans le
cahier 2.
