Nous étions près de 200 personnes : délégués venus des Églises d’une même région, invités, représentants des communautés, œuvres et mouvements (COM) de la région.
Nous étions accueillis à cette occasion par l’Église protestante unie de Crest et étions logés pour la plupart chez les paroissiens de Crest et communautés proches.
Les rapporteurs, Charles Bossert, Nicolas Caudal et Laura Casorio – © FPA
Au niveau de l’organisation du synode, l’équipe de rapporteurs était constituée de Laura Casorio, Charles Bossert et Nicolas Caudal.
L’aumônerie était assurée par le pasteur Christof Theilemann, ancien directeur du service des relations œcuméniques et internationales de l’Église protestante de Berlin, Brandebourg et de Haute-Lusace silésienne (EKBO).
Ces trois journées ont été l’occasion de vivre les temps d’aumônerie, se ressourcer, discuter sur le thème synodal, du lien avec la région, des finances et l’adoption des vœux.
Une vocation universelle
Il y a en réalité deux notions de l’Église : L’Église visible, institutionnelle, protestante, nationale et locale et l’Église invisible qui est une communauté universelle, et c’est elle qui a sa pleine dimension. De ce fait, l’EPUdF, tout comme les autres Églises institutionnalisées, ne peut pas prétendre délimiter l’Église de Jésus-Christ (constitution de l’EPUdF).
Des textes bibliques illustrent bien cette réalité de l’universalisme et l’Ancien Testament annonce déjà une promesse d’espérance et de foi qui dépasse les frontières d’Israël, c’est l’Église qui, dès l’origine, s’adresse aux juifs et aux nations sans distinction. L’Église est par essence universelle… « Je crois l’Église universelle », dit le symbole des apôtres.
Comment témoigner et vivre cette diversité dans nos Églises ?
En faisant l’état des lieux de nos Églises, nous pouvons rendre grâce à Dieu, comme évoqué en synthèse au synode. Rendre grâce à Dieu, car de plus en plus de paroisses vivent une dimension multiculturelle, liée aux parcours riches et variés de ses membres aux origines différentes, et par conséquent aux sensibilités réformées plurielles. Ceux qui arrivent rajeunissent souvent les communautés et s’engagent au service. Des volontaires de solidarité internationale et des pasteurs viennent de l’étranger pour vivre et travailler.
Nous pouvons rendre gloire à Dieu, car l’EPUdF n’est pas seule. Elle fait partie d’une grande famille de croyants, d’œuvres et de mouvements protestants engagés dans le monde entier. Le DEFAP, la CEVA, et bien d’autres organismes sont des lieux où nous rencontrons l’autre et l’Évangile rayonne. La mission passée permet aujourd’hui la réciprocité. L’EPUdF, dans sa fragilité, bénéficie du soutien d’Églises sœurs de tous les pays.
Certes, tout n’est jamais acquis, l’universalité de l’Église reste toujours à construire, c’est un élan pour l’avenir. En effet, accueillir et être accueilli, se reconnaître dans les fondamentaux, comprendre et décrypter les différences, accepter la transformation réciproque que chaque rencontre provoque, élargir le regard sur la « normalité » est une dynamique constante. Cela implique de se laisser déranger et déplacer, de renoncer à un entre-soi historique, amical, théologique, social, qui ne ressemblerait que de semblables avec leurs habitudes.
L’altérité bouscule, interroge nos pratiques et convictions et permet d’avancer.
Des défis pour toujours avancer
Pour avancer et relever les défis face au repli sur soi, des ressources humaines et matérielles sont aussi nécessaires.
On peut imaginer d’avoir dans nos Églises des personnes référentes motivées pour animer et sensibiliser l’église locale sur cette notion de l’Église universelle.
Ces personnes référentes ne seraient pas seules, mais mises en réseau par les instances intermédiaires de transmission pour les régions l’ERRI (Équipe régionale relations internationales).
Ces instances régionales pourraient proposer régulièrement un culte clé en main sur l’Église universelle. La liturgie serait adaptée avec des chants multilingues.
Nous pourrions utiliser davantage tout ce qui existe comme des initiatives œcuméniques et internationales :
– Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, journée mondiale de Prière, temps pour la création, ainsi que les diaconies locales.
– Poursuivre la solidarité avec des Églises du monde entier et soutenir les organismes qui portent ces missions essentielles.
– Encourager les Églises locales à inviter les représentants d’organismes incarnant l’Église universelle pour des conférences et témoignages.
– Suggérer des outils existants produits par tous ces organismes, liturgies, prières, confessions de foi, articles, conférences, vidéos et autres ressources en ligne pour les utiliser et les faire connaître.
– Valoriser les synergies possibles entre les différents organismes et commissions pour une organisation plus efficace.
Les défis sont là, nombreux, mais réjouissons-nous, le Seigneur nous accompagne et il est fidèle à son Église.
