Le 28 novembre se déroulera à l’Institut protestant de théologie de Paris (possibilité de suivre à distance) une journée de conférence sur la théologienne France Quéré (1936-1995) en même temps qu’un numéro de Foi et vie lui est consacré. La diversité des interventions permettra d’aller à la rencontre d’une belle figure qui a marqué ses contemporains et gagne à être relue aujourd’hui.

Sa première dimension est œcuménique. France Quéré est née et a grandi à Montpellier. Elle y obtient un diplôme en lettres classiques et met sa connaissance du grec et du latin au service de la traduction des Pères de l’Église dans un style vivant qui permet de faire dialoguer ces textes anciens avec les problématiques modernes, comme la place de la femme, le mariage, riches et pauvres… Elle se saisira du délicat sujet entre protestant et catholique de Marie (qu’évoquera le 28/11 la théologienne mennonite Anne-Cathy Graber) et deviendra une plume régulière de la presse catholique (en particulier de La Croix et de Panorama).
Nourrie de cette approche biblique, elle se saisit dans les années 1970 des questions éthiques, en particulier sur les questions familiales et sexuelles alors en plein bouleversement. Si comme Jacques Ellul elle porte une vision inquiète de ces évolutions, elle partage avec André Dumas – plus confiant en ces changements – le souci des personnes qu’elle rencontre et des réalités qu’elles vivent. Quelle actualité de ses réflexions notamment pour le couple et la famille ? Marguerite Léna, Gemma Durand et Olivier Abel en discuteront.
Elle est aussi l’une des figures d’une théologie féminine qui n’est pas encore une théologie féministe. Pour elle, les femmes sont égales tout en étant différentes des hommes. Cela a-t-il encore un sens aujourd’hui ? Ce sera la question posée à Élisabeth Parmentier et Céline Rohmer.
Ces réflexions la mènent en 1983 à être membre du Conseil consultatif national d’éthique qui vient d’être créé par François Mitterrand et où elle siégera jusqu’à sa mort en 1995. Là se posent également les questions familiales et sexuelles mais aussi celles des neurosciences.
La relation à l’autre – l’humain, le divin – et l’amour qui lui est dû est au cœur de la pensée de France Quéré. Si l’amour reste mystérieux, inclassable, insaisissable et mystérieux, il n’en est pas moins à la fois au fondement et créateur de la relation. Il ne s’agit pas d’ajouter un supplément d’âme à une éthique rationnelle en position de jugement. Elle met en avant la faiblesse et la dépendance de la condition humaine. Dans cette rencontre, si la faiblesse s’assume, elle permet que s’ouvrent « des chemins de vie, des déplacements, des remises en causes. La liberté morale du sujet et l’amour se répondent et s’entraînent mutuellement », comme l’écrit Caroline Bauer dans son article dans Foi et vie. C’est cette éthique aimante qu’il est proposé de redécouvrir.
« 1995-2025, France Quéré : une foi vive, une pensée libre », le vendredi 28 novembre de 9 h à 18 h à l’Institut protestant de théologie de Paris, organisé par Foi et vie et le Forum protestant avec le soutien de la Fondation Eugène-Bersier. Retrouvez toutes les informations : https://forumprotestant.fr/articles/1995-2025-france-quere-aujourdhui-une-foi-vive-une-pensee-libre/
Notice sur museeprotestant.org
France Quéré – Une voix qui éveille : Actes du Colloque tenu au Collège des Bernardins à Paris à l’occasion des vingt ans de la mort de France Quéré, théologienne protestante (Olivétan)
Présence d’une Parole – Quatre conférences de France Quéré et une prière de fête (Petite bibliothèque protestante, Olivétan)
