Manifeste anti-attentiste

Je suis perplexe. Autour de la mort du pape François, l’émotion est immense, les éloges pleuvent?: il aura incarné l’Évangile des pauvres, des migrants, des femmes, des peuples. Pourtant, je constate aussi une forme d’immobilisme sidérant?: les décideurs, les Églises restent spectateurs d’un monde qui déraille. Seul Trump agite les foules, dans un étrange mélange d’incrédulité et d’impuissance. 

L’hiver est un temps d’attente, de régénération… Mais combien de temps encore durera notre hiver spirituel ? Il y a l’attente féconde, celle qui veille et prépare, et il y a l’attentisme stérile, qui excuse et abdique. Et si la plus grande tentation des chrétiens aujourd’hui n’était plus l’orgueil, mais la procrastination spirituelle ? 

 

Quel genre d’animaux sommes-nous devenus ? 

 

Des lapins-chrétiens figés dans la lumière des phares, regardant le plan de Dieu se dérouler sans se lever ? 

 

Des autruches-chrétiennes, enfouissant leur tête pour ne plus voir l’urgence du monde ? 

 

Des chrétiens-culbutos, encaissant les coups sans jamais changer de posture ? 

 

Ou encore des chrétiens-tortues, repliés dans leur coquille, sauvant leur propre âme sans souci du reste ? 

 

L’attentisme devient alors une fuite déguisée en piété. Mais de quoi manquons-nous vraiment ? De volonté. De convictions. D’intention. 

 

Alors que nous célébrons la Résurrection, osons annoncer un printemps spirituel. Réveillons notre foi (l’ancrage), notre espérance (la visée) et notre amour (l’action commune). 

 

Nous croyons en un dieu vivant, incarné, agissant. Un dieu qui marche, qui parle, qui dérange. Pourquoi restons-nous figés ? Pourquoi attendons-nous ce qu’Il nous appelle à réaliser ? 

 

Assez. L’attentisme n’est pas une vertu. C’est une abdication. La foi sans engagement est un tombeau vide. 

 

Nous proclamons que l’Évangile est un appel à agir. Que le Saint-Esprit envoie et dérange. Que l’espérance bâtit aujourd’hui le monde de demain. 

 

Le monde gémit. Les peuples souffrent. La Création crie. 

 

Et nous ? 

 

Il est temps de marcher, de parler, de résister, de bâtir, d’aimer. 

 

Pour reprendre Frédéric Dard : 

 

« La charité, ce n’est pas pleurer sur la misère du monde. C’est la combattre. » 

 

Ou pour le dire avec Paul (1 Co 13) : 

 

« Maintenant demeurent la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande des trois, c’est l’amour. » 

 

 

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Sommaire de Paroles protestantes Paris n°496 (juin 2025)

 

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