Les planètes sont alignées en ce début de printemps 2025 pour l’association qui préside aux destinées du musée. En effet, depuis le 4 avril, après trois mois de fermeture et quelques finitions en cours, les visiteurs peuvent découvrir le nouveau parcours muséographique. Autre actualité marquante, la Maison Jeanne-d’Albret dans laquelle il est hébergé vient de faire l’objet d’une restauration d’envergure, menée par la ville d’Orthez, restituant ainsi au bâtiment inscrit à l’inventaire des monuments historiques un éclat que les ans avaient mis à mal. Voilà qui ne peut que réjouir administrateurs, salariées et bénévoles, tous très engagés dans ce projet. Ils fêteront comme il se doit, en juillet prochain, les trente ans de ce lieu qui participe activement à l’attrait tant patrimonial que touristique du territoire.

hors d’eau par la reprise de charpente, la restauration des
maçonneries et parements, l’entretien et le remplacement
partiel des menuiseries, des fenêtres à meneaux et des vitraux.
© Maider Oyarzabal
Un parcours historique élargi et actualisé
Quatre salles, réparties sur deux étages, sont dévolues à la présentation d’une histoire qui débute avec celle du royaume de Navarre à la Renaissance, se poursuit avec la conversion de Jeanne d’Albret au protestantisme en 1562, pour s’achever quatre siècles plus tard avec le rôle joué durant les guerres par les membres de cette communauté, entre autres dans l’engagement de quelques-uns quant à l’aide apportée aux internés de Gurs. Le comité scientifique qui a présidé à l’écriture de ce parcours rassemble plusieurs noms, notamment pour les périodes allant du XVIe au XVIIIe siècle, celui de Philippe Chareyre, professeur émérite d’histoire moderne à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, tandis que la période contemporaine s’appuie sur les recherches menées par Hélène Lanusse-Cazalé, agrégée d’histoire et géographie, docteure en histoire contemporaine. Ainsi, les travaux récents des historiens peuvent-ils être portés à la connaissance du public tandis que le contenu des vitrines est renouvelé tant par les achats et les dons que par les dépôts consentis par différents organismes et associations, au premier rang desquelles H3PA, Histoire et Patrimoine Protestant des Pays de l’Adour.
Lumière et couleur : un choix muséographique
Le parti-pris muséographique mis en œuvre par Estelle Delmas, chargée de conservation, repose sur la nécessité de renouveler une présentation déjà ancienne, d’apporter de la lumière dans des salles aux volumes généreux. Jusque là dissimulés par des panneaux de bois, les fenêtres aux boiseries rénovées et les vitraux restaurés laissent désormais passer un éclairage naturel qui faisait défaut. Panneaux et vitrines se complètent, donnant aux visiteurs les clés de compréhension qui pouvaient manquer. La couleur est là pour matérialiser chaque section conçue autour d’une thématique. Dans les semaines qui viennent, différents parcours seront suggérés comme l’imprimerie, l’éducation, la place des femmes, l’engagement. Le choix est fait de laisser le visiteur autonome tout en lui permettant de bénéficier d’un audio-guide via son téléphone portable, avec une offre de traduction en différentes langues. Les visites guidées, en groupe ou non, restent possibles les après- midi du mardi au samedi.
Un lieu incontournable dans la vie de la cité
Les trente ans du musée sont l’occasion d’affirmer l’ouverture du musée sur l’extérieur, les collaborations régulières comme les partenariats ponctuels. Lancée en décembre dernier, la cuvée Jeanne d’Albret, un vin de Jurançon, a été présentée par Gisèle Bordenave, la vigneronne qui préside aux destinées du domaine. Cet anniversaire s’est poursuivi par des lectures théâtralisées mises en œuvre avec les élèves de l’option théâtre du lycée Gaston-Febus. Récemment, deux balades urbaines, à pied ou à vélo, sont proposées aux locaux comme aux touristes. Ces itinéraires viennent compléter l’offre de l’Office de tourisme et invitent à parcourir les rues, les emplacements évoquant les protestants et leur histoire. Une journée d’étude, « Tourisme et patrimoine : quelle.s synergie.s ? » se tiendra en octobre prochain. Ce ne sont là que quelques-uns des rendez-vous projetés au cours de la saison qui débute.

salles, notamment sur le pyrénéisme.
© Maider Oyarzabal
Initié par un groupe motivé, s’appuyant sur la collecte, le classement et l’étude des documents assurés par le CEPB (H3PA actuellement), le musée est implanté dans la ville qui a accueilli au XVIe, par la volonté de Jeanne d’Albret, l’Académie de Béarn.
Avec la participation active de la commune d’Orthez et l’appui du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, investi dans le développement de la langue béarnaise, il s’emploie à faire connaître l’histoire de cette « minorité plurielle », à attirer des visiteurs familiers ou non de la question du protestantisme. Les conditions de visite – jours et heures d’ouverture, prix – comme la programmation sont à consulter en ligne.
| Musée Jeanne d’Albret, histoire du protestantisme béarnais 37, rue Bourg-vieux 64300 Orthez https://www.museejeannedalbret.com/fr/ contact@museejeannedalbret.com Tél. : 05 59 69 14 03  | 
            
                    