Cette crainte traverse aussi l’Église. On proclame l’accueil, mais on attend des nouveaux venus qu’ils s’intègrent. Or, nos Églises changent. Moins de têtes blanches, plus de familles venues d’ailleurs, et des réactions parfois hostiles : « Je ne reconnais plus mon Église », « Ça devient évangélique », « Leur musique ne me plaît pas », voire l’évocation d’un « grand remplacement ».
Ces tensions révèlent une fracture : d’un côté, le sentiment d’être ignoré, de l’autre, la peur de perdre un héritage. L’Église universelle ne se vit plus seulement via le Defap, elle s’expérimente au quotidien. Si cela apporte vitalité et gratitude, cela suscite aussi des résistances.
Notre conseil régional a choisi d’affronter ces défis. Un article du numéro d’avril 2025 détaillera le travail confié à Rodolphe Gozegba pour accompagner nos paroisses.
Mais avant d’envisager des solutions, posons-nous une question : sommes-nous prêts à être transformés par l’autre ? Accueillir la diversité, ce n’est pas seulement tolérer, c’est reconnaître en l’autre un visage de Dieu. Cela exige de lâcher prise.
L’accueil véritable ne va pas sans inconfort. Il bouscule nos habitudes et nos sensibilités. Il exige patience et humilité pour dépasser la cohabitation et entrer dans un dialogue sincère.
L’Évangile nous invite à découvrir Dieu là où nous ne pen- sions pas le trouver. Ce n’est pas une simple ouverture, mais une transformation mutuelle. Ainsi, notre Église, dans sa diversité, redeviendra signe de l’amour de Dieu pour le monde.
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Sommaire de Paroles protestantes Paris n°494 (avril 2025)
            
                    