Il est des figures qui incarnent le meilleur de l’humanité. Adélaïde Hautval est de celles-là.
Psychiatre, protestante, elle n’était ni juive ni membre d’un réseau de résistance, ni engagée politique, mais pour avoir osé dire non à l’antisémitisme et à la barbarie, elle a été déportée pendant deux ans à Auschwitz-Birkenau et Ravensbrück, après avoir connu les prisons françaises de Bourges, Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Romainville.
Il fallait une force de caractère pour défendre en 1942 une jeune fille juive tabassée par des SS et affirmer devant la Gestapo, sans jamais se rétracter : « Les juifs sont des gens comme nous. »
En tant que médecin, elle fut affectée dans les différentes infirmeries des camps où elle a sauvé nombre de détenues. Elle a refusé catégoriquement de participer aux expérimentations sur des êtres humains et a tenu tête aux pires médecins nazis tels Wirths et Mengele. Après la libération des camps, elle est restée pour soigner les plus malades.
Elle fut la deuxième française et le premier médecin à recevoir le titre prestigieux de Juste parmi les nations.
Pourquoi Adélaïde doit-elle entrer au Panthéon ? Pourquoi faut-il rejoindre ce comité ?
Parce que, en faisant entrer cette femme au Panthéon, la France rendra hommage à toutes les résistantes de l’ombre, aux héroïnes inconnues ou mal connues qui ont permis à la République de garder ses valeurs de justice et de fraternité, en un temps où d’autres les bafouaient.
Parce qu’elle a prouvé par son action et la fidélité à ses idéaux qu’en toutes circonstances, même les pires de l’histoire, il était toujours possible de « rester humain ».
Parce que notre époque a besoin plus que jamais de repères, de rappeler à la jeunesse les valeurs universelles dont les hommes ont tant besoin.
Parce qu’il est temps que la France rende justice à cette personnalité exceptionnelle et inscrive sur les murs du Panthéon :
« À cette grande femme, la patrie reconnaissante »

Rester Humain
Le 24 janvier 1943, Adelaïde Hautval est déportée à Auschwitz où elle est tatouée du matricule 31 802. Elle est affectée comme médecin à l’infirmerie du bloc 22. Elle sauve de nombreuses femmes juives en refusant de les déclarer inaptes au travail, leur évitant ainsi la chambre à gaz. Le médecin-chef du camp lui demande de participer à de prétendus dépistages de cancer alors qu’il se livre avec d’autres médecins à d’horribles expérimentations. Mais Adélaïde refuse. On l’interroge. Pourquoi refuse-t-elle ? « Parce que c’est contraire à mes convictions ! » Devant tant de détermination et de courage, même Mengele recule !
D’avoir été témoin des crimes perpétrés par les médecins nazis signe son arrêt de mort. Le Dr Lorska, médecin rescapée, témoignera plus tard de la réaction d’Adélaïde devant la perspective de la mort : « Les Allemands ne permettront pas aux gens qui savent ce qui s’est passé ici de reprendre contact avec le monde extérieur : donc, pour le peu de temps que nous avons encore à vivre, la seule chose qui reste à faire est de nous comporter en êtres humains. »
-> Denise Blaes, extrait d’un article publié dans Échos du Groupe Orsay, février 2022, à partir de l’exposition « Adélaïde Hautval. Rester humain », de Georges Hauptmann.
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