On n’attendait pas d’un grand théologien protestant qu’il s’empare de ce sujet. Pourtant, Daniel Marguerat fait une belle recension des textes bibliques où il est question d’anges, de séraphins, de chérubins et autres créatures ailées (zélées).
C’est sans doute l’absence de Dieu qui rend les anges indispensables pour faire l’aller-retour avec Dieu (cf. Jacob) et qui fait la fortune de l’ange gardien, toujours là pour nous extirper des situations impossibles dans lesquelles nous nous sommes mis. Ma tante priait son ange gardien quand il fallait se garer en ville… quelle foi !
« S’il vous arrive, à un moment de votre vie, de dire “un ange m’a protégé” ou “un ange m’a parlé”, cela signifie que vous avez été visité par l’invisible. Un message, un souffle, un geste protecteur vous est apparu comme venu de Dieu. Et vous l’avez reçu comme un cadeau du ciel. »
Mais il n’est pas question que d’anges gardiens. Tous ces textes, du chêne de Mamré aux anges du tombeau vide et jusqu’aux anges de l’Apocalypse, nous assurent que Dieu l’invisible nous visite, nous parle, nous invite à l’action.
Le chapitre passionnant consacré à Satan, l’ange déchu, raconte comment est né tardivement ce personnage dans la foi d’Israël, pour enlever à Dieu la responsabilité du mal. Et celui sur sa représentation dans l’art nous montre comment l’iconographie nous distrait du texte biblique – c’est bien protestant ça ! Une belle surprise que je vous recommande.

