On parlait de Yoa depuis deux ou trois ans quand, en février dernier, elle a été couronnée par la Victoire de la musique de la « Révélation scène ». Son album La Favorite venant de sortir, il pourrait bien être sélectionné pour les Victoires 2026. Certes, nous sommes encore loin du palmarès, mais on y voit forcément un des projets les plus impressionnants parus cette année.
Yoa séduit par la densité, la profondeur et la franchise de ses chansons derrière leur apparente minceur pop – textures musicales électroniques, voix navrée dont le débit matter of fact délègue au texte l’essentiel de l’émotion…
Cette métisse helvético-parisienne née en 1998 a débuté comme autrice, metteuse en scène et comédienne au théâtre sous son identité de Yoanna Bolzli, avant de s’installer dans une pop cathartique. Ses interviews révèlent des racines profondes dans l’écriture d’Annie Ernaux. Douée pour la mélancolie, elle explore le réel féminin de son temps avec un sens aigu de la punchline mi-chèvre mi-chou, qu’elle décrive ses copines ou ses désirs sexuels, la nostalgie de son enfance ou la reconstruction après une rupture amoureuse.
« Le Collectionneur » compte parmi les plus justes chansons écrites sur le viol et on trouve dans « Princesse chaos » de splendides échos de Françoise Hardy. L’exploration passionnante et sensible d’un ascenseur émotionnel de la Gen Z…

