Dès les premiers instants, nous sommes saisis par le lyrisme du chant énoncé par la soliste. Durant les quatre parties de la pièce, la présence envoûtante du violoncelle va résonner au plus profond de notre être et nous accompagner vers la quête d’un infini inaccessible, détaché de tout lien terrestre. Ce cheminement nous fait passer par des moments de grande nostalgie, par des périodes où tout semble suspendu au-dessus du monde visible, mais aussi par des épisodes de trouble et d’angoisse. D’une écriture raffinée et sublime, la partie orchestrale émane du chant du violoncelle comme une ombre éthérée se prolongeant par un faisceau incandescent ; des impacts inquiétants et des motifs rythmiques aux multiples facettes soutiennent la dramaturgie de l’ensemble, accentuée par l’expression sans cesse renouvelée de la talentueuse Marie Viard et par la clarté et la haute précision de la direction de Benjamin Levy.
Jacques Lenot, Marie Viard (violoncelle), Orchestre national de Cannes, Benjamin Levy (direction) L’oiseau prophète 009, 2024

