En plus de trente ans pour les Ogres, en presque trente ans pour la Rue Két’, l’éthique d’une chanson à rebrousse-poil s’est imposée comme le classicisme d’une liberté sans concession mais toujours ingénieuse.
Deux groupes singuliers : deux frères et deux sœurs d’une même famille (rejoints bien plus tard par un troisième frère) fondent en 1994 les Ogres de Barback au temps de l’apogée du néo-réalisme à la Têtes Raides ; trois comédiens et chanteurs créent en 1998 la Rue Kétanou dans une atmosphère d’engagement poétique post-punk. Une grosse vingtaine d’albums pour les premiers, une bonne huitaine pour les seconds…
Ils sont partis sur la route l’hiver dernier pour préparer cet album (et les festivals de l’été). Formule simple : partager des chansons de leurs deux répertoires, dans des énergies et des couleurs forcément renouvelées. Cela fait double dose d’insolence et de plaisir de chanter, d’optimisme et de rébellion, notamment parce que des années à cheminer hors des passages cloutés laissent une incroyable capacité à chanter vrai, sans affèterie ni artifice. Il se confirme que créer et agir en marge peut être le plus sûr choix de vie pour certains artistes.
Les Ogres de Barback et La Rue Kétanou, Irfan/LRK, 2025

