Un œcuménisme du quotidien à Jacou
La diversité dans l’unité et l’unité dans la diversité, telle pourrait être la devise du centre œcuménique de Jacou. Un carrefour de rencontres entre catholiques et protestants.
« Il aura fallu cinq ans pour que le projet sorte de terre, mais cela en valait la peine », témoigne Anne-Marie Borne, qui a assisté à la naissance du centre. D’un manque de bâtiment, une volonté commune apparaît : créer un lieu ensemble. Cette idée a germé parmi les nombreux couples mixtes (catholiques et protestants). Une équipe mixte qui suit le projet, deux architectes qui travaillent ensemble, un catholique, un protestant. Chaque espace peut servir à l’une ou l’autre communauté. « L’originalité du lieu est l’installation du baptistère au centre de l’édifice au milieu des deux communautés pour signifier que le baptême est commun aux deux Églises », décrit la pasteure Émeline Daudé.
Une histoire de cloches symbolique
Au-dessus de ce baptistère s’élève un clocher et son histoire si particulière : dans le campanile, il y a trois cloches. La première vient d’un temple protestant, la deuxième vient d’une église catholique et la troisième a été offerte par la mairie. « C’est le seul lieu religieux en France où la cloche d’une mairie est présente », raconte la pasteure.
Des rencontres fortes
Les premières années sont fécondes en rencontres et partages. Mais lentement, ce carrefour œcuménique perd un peu de son activité. « Avec le prêtre Luc Jourdan, on s’est donné entre deux et cinq ans pour se retrouver et prier ensemble », explique Émeline. Ils relancent ainsi des rendez-vous spirituels : la Semaine de l’unité, le mercredi des Cendres avec l’entrée dans le carême et une célébration du silence le samedi saint où se sont les laïcs des deux communautés qui préparent et animent la célébration. « Une symbolique très forte, on chemine ensemble tout le temps du carême et on s’arrête à la veille de la Résurrection, pour signifier que du chemin reste à faire ensemble », témoigne la jeune pasteure.
Des idées, le curé et la pasteure n’en manquent pas… mais la principale ligne directrice reste de faire se rencontrer les deux communautés et de susciter l’envie de faire des choses ensemble : un œcuménisme du quotidien.
