Qui sont les salariés de l’Église ? Les pasteurs ? Eh bien non ! Les salariés sont les secrétaires, comptables, informaticiens, webmasters, agents d’entretien… et bien plus encore qui œuvrent au sein de l’EPUdF. Les ministres du culte ne sont pas salariés, mais nommés, reconnus par l’Église. Et bientôt, les diacres feront leur apparition dans les Églises, aux côtés, bien évidemment de tous les bénévoles. Pas facile de s’y retrouver… cet article ne vous aidera peut-être pas à y voir plus clair !
La question du rapport au travail, de la reconnaissance du travail réalisé ou encore de la charge définie de travail s’est posée en constatant qu’au sein même du pool des rédacteurs en chef de la presse régionale protestante (PRP) et des partenaires d’Olivétan Presse, nous avions chacun un statut particulier… et des « métiers » différents, du moins sur le papier car au final, tous les mois, nous publions un magazine. Au sein de cette équipe de la presse régionale, des pasteurs, des laïcs, des rédacteurs en chef, des informateurs régionaux, des chargés de mission, des coordinateurs éditoriaux, des bénévoles, des « salariés », des salaires différents et des employeurs divers et variés, ayant tous la même mission : réaliser un magazine.
Aucune harmonisation entre nos différents postes, des écarts de salaire et de statuts : il y a de quoi créer incompréhension et sensation d’iniquité.
Des pasteurs
Pour les pasteurs, la question de l’égalité salariale ne se pose a priori pas. Les pasteurs ne touchent pas de salaire mais un traitement pastoral dont le montant est fixé chaque année par le Synode national sur proposition du Conseil national, qui tient compte de l’inflation. Le montant de ce traitement brut mensuel de base est le même pour tous les pasteurs quelle que soit la région où ils/elles exercent leur ministère. À quoi s’ajoute un supplément en fonction de l’ancienneté et des suppléments pour les enfants.
Des ministères particuliers
Depuis quelques années, l’EPUdF s’est lancée dans une large réflexion au sujet de la mission de l’Église et des ministères. Le Synode national de l’EPUdF, réuni à Toulon en 2024, toujours dans cette réflexion, a demandé « au Conseil national de mettre en place un groupe de mise en œuvre du ministère particulier de l’Union ». Ainsi, au Synode national réuni à Sète en 2025, le développement d’un ministère de diacre a été voté, ainsi que la création d’une section particulière dans le rôle des ministres (le « grand livre » des ministres du culte qui regroupait, jusqu’à présent, tous les pasteurs de l’EPUdF).
Plusieurs modalités accompagnent cette décision : les Églises locales sont appelées à discerner en leur sein des charismes particuliers et à présenter ces personnes au conseil régional qui évaluera le lien entre projet et annonce de l’Évangile. La commission des ministères discernera la vocation de la personne qui sera invitée à suivre une formation théologique et, enfin, le conseil régional proposera au Conseil national la création d’un poste temporaire.
La formation théologique spécifique sera proposée par l’Institut de théologie protestante, en alternance avec le lieu d’exercice du ministère.
Le « diacre » ainsi discerné et formé pourra être salarié ou bénévole. Différentes évaluations sont également prévues pour faire le point sur cette expérimentation.
Des « chargés de mission » sont déjà à l’œuvre dans nos Églises qui, à la différence des pasteurs, sont soumis au droit du travail et à des horaires de travail… ainsi, les dimanches et jours fériés travaillés peuvent être rattrapés. Une réalité que les Églises locales ne doivent pas omettre lorsqu’elles demandent des actions à ces salariés.
Salariés et bénévoles
Une des particularités de l’Église est de faire travailler ensemble professionnels rémunérés et bénévoles. D’ailleurs, sans les bénévoles, ce magazine ne paraîtrait pas ! Beaucoup de bénévoles ne comptent pas les heures données à l’Église et parfois les pasteurs peuvent avoir l’impression, en tant que professionnels rémunérés, de ne jamais en faire assez par rapport à ces bénévoles. Et pourtant, les pasteurs non plus ne comptent pas leurs heures, sont bien souvent sursollicités puisque leur nombre diminue et qu’ils couvrent de plus grands territoires, mettent de côté leur vie personnelle car rappelons-le : pasteur, c’est avant tout une vocation et qu’il est difficile, voire impossible, de mettre une vocation en pause. Malheureusement aujourd’hui, les arrêts maladie se multiplient pour épuisement professionnel, burn out, manque de reconnaissance…
Il y a ainsi quelque chose à réparer au niveau de la fonction pastorale et à consolider avant la mise en place de ministères particuliers ; que les fonctions des uns et des autres, pasteurs, diacres, chargés de mission, bénévoles, soient comprises et intégrées par tous pour une vie d’Église plus sereine car, après tout, la mission est belle !
