Affiche pour les Églises © EPUdF
Des outils et des dispositifs sont mis en place pour sensibiliser les communautés, former les personnes en responsabilité : pasteur, conseiller presbytéral, animateur jeunesse, catéchète, etc. L’Église propose des espaces d’écoute identifiés afin que les personnes confrontées à cette violence puissent trouver un lieu sécurisé où leur parole sera accueillie et reconnue.
Des outils largement diffusés
En 2018, un premier livret, Repères et conduites à tenir dans les situations de pédocriminalité, a été édité et diffusé largement dans toutes les Églises locales et paroisses. En 2023, une cellule d’écoute, indépendante de l’Église, avec deux personnes formées à ces accompagnements, a été mise en place. Elle est un réel soutien pour les personnes en souffrance qui souhaitent trouver une oreille attentive et entreprendre, le cas échéant, des démarches en justice. Une affiche avec le numéro de téléphone et l’adresse e-mail de cette cellule d’écoute a été envoyée à toutes les communautés. La cellule d’écoute et l’affiche s’accompagnaient d’un nouveau livret, En Église contre les atteintes aux personnes, qui donnent des repères et des conduites à tenir dans les situations de harcèlement, discrimination, abus de pouvoir ou violence.
Dans le même temps, la Fédération protestante de France présentait lors de son assemblée générale de janvier 2023 un document de la commission Éthique et Société intitulé Les violences sexuelles et spirituelles dans le protestantisme. Constats, analyses, engagements et recommandations. L’assemblée exhortait les Églises membres de la FPF à diffuser largement ce document, à mettre en place un groupe de travail pour un référentiel d’actions en cas d’abus (référentiel adopté par l’AG de la FPF en janvier 2025). Un groupe de travail a également été lancé pour rédiger un code déontologique sur ces questions pour les ministres et les responsables d’Église. Le travail est actuellement en cours. Des formations sensibilisant à ces sujets sont proposées régulièrement pour les responsables des Églises.
Mettre en place des lieux d’écoute
En novembre 2024, le Conseil national de l’EPUdF a signé une convention avec la Commission Reconnaissance et Réparation créée à l’initiative de la Conférence des religieux et religieuses de France suite au rapport de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église). Il a semblé important au Conseil national d’avoir, lui aussi, une instance extérieure qui puisse écouter et accompagner les personnes dénonçant des abus, prescrits ou non, et qu’un chemin de reconnaissance et de réparation puisse être entrepris. Le Conseil national s’est engagé à signer les protocoles d’accord établis à l’issue de ce parcours et d’assumer la responsabilité des actes à poser, symboliques et/ou financiers.
Cette année, le conseil de l’Institut protestant de théologie a rédigé et validé une Charte que toutes les personnes fréquentant les deux facultés (professeurs, personnel administratif, étudiants, auditeurs etc.) devront signer dès cette rentrée universitaire.
Il y a encore beaucoup à faire mais déjà des outils et des lieux sont là pour dire et agir. Le Conseil national poursuit sa réflexion sur le sujet afin d’améliorer la prévention, renforcer la responsabilité collective pour ne pas laisser faire des gestes ou dire des paroles qui n’ont pas lieu d’être.
C’est ensemble que nous pourrons lutter contre toutes ces violences et garantir des lieux d’Église sereins où chacun et chacune sera et se sentira en sécurité.
