La CRR agit comme « tiers de justice » aux fins, autant que possible et en dialogue avec les communautés religieuses, d’écouter, de reconnaître, de réparer et de restaurer les personnes atteintes dans leur dignité qui se sont adressées à elle. Cette mission s’inscrit dans un contexte particulier de libération de la parole des victimes de violences sexuelles, qui ont trop longtemps gardé pour elles seules ce traumatisme. Elle repose sur le crédit donné à cette parole et s’inspire des principes de justice restaurative.
Le processus proposé par la CRR n’efface pas les blessures, mais offre un espace de reconnaissance et de réparation qui s’inscrit dans une obligation morale de justice à leur égard. Depuis sa création, près de 1 200 personnes ont contacté la CRR tous instituts religieux confondus.
L’adhésion de l’EPUdF
L’EPUdF a fait le choix d’adhérer à la CRR en octobre 2024. Depuis cette date, la CRR a ouvert ses services à l’Église protestante unie de France lorsque :
– la personne se déclarant victime de violences sexuelles, prescrites ou non, était, au moment des faits, mineure ou majeure s’étant trouvée dans une situation de vulnérabilité ;
– la personne mise en cause était, au moment des faits, en responsabilité dans l’Église protestante unie de France.
Fin octobre 2024, la présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France, la pasteure Emmanuelle Seyboldt, a signé l’adhésion de l’EPUdF à la Commission Reconnaissance et Réparation.
Une mission centrée sur la victime : reconnaître et réparer
Reconnaître, c’est prendre au sérieux la parole de la victime et nommer les violences subies, qu’elles aient été niées, minimisées ou couvertes. Réparer, c’est organiser un accompagnement individualisé, centré sur la victime et son rythme, avec l’aide et le soutien de l’institut religieux concerné. La réparation peut être financière, mais aussi symbolique : lettre de reconnaissance, geste mémoriel, rencontre officielle avec des représentants.
Un processus structuré
La personne est invitée à déposer son histoire et à partager avec un binôme de référents, membres de la CRR, les répercussions que l’abus a eues sur sa vie. Un questionnaire permet d’évaluer ces répercussions dans les domaines scolaire, professionnel, familial, conjugal et de la santé.
En parallèle, la Commission engage un dialogue avec l’institut religieux auquel appartenait l’auteur, afin de préparer une reconnaissance officielle. Le dossier est examiné au cours d’une séance plénière de la Commission et une recommandation est rédigée, fixant les modalités de réparation, financières et non financières. En fin de processus, un protocole de reconnaissance et de réparation, signé par les parties, marque l’aboutissement officiel de la démarche.
Les recommandations s’accompagnent souvent de gestes symboliques destinés à marquer la reconnaissance de la responsabilité institutionnelle.
www.reconnaissancereparation.org
Si vous avez été victime de violences sexuelles dans ce contexte, vous pouvez contacter la Commission Reconnaissance et Réparation par e-mail : accueil@crr.contact; téléphone : 09 73 88 25 71 ou +33 9 73 88 25 71 depuis l’étranger ou courrier : CRR, 28 rue Lhomond, 75005 Paris.
