Reconnaissance/ordination des ministères UEPAL en 2023
Depuis sa création, en 2006, s’est instaurée la pratique d’une ordination/reconnaissance des ministères sous la double conduite d’un inspecteur ecclésiastique et du président du conseil synodal. Le corps pastoral de l’UEPAL est unifié, un pasteur d’origine luthérienne peut exercer son ministère sur un poste réformé, et inversement. Notre Union d’Églises a choisi de laisser coexister ces deux manières de décrire ce temps de célébration d’entrée dans le ministère pastoral.
Différences et similitudes
Pour mieux comprendre les différences et similitudes, il est toujours utile de se référer aux textes officiels de nos Églises et celui qui est le plus complet sur ce point vient du consistoire supérieur de l’EPCAAL (Église protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine) : « Dans la pluralité des ministères, une place particulière revient au ministère chargé de la prédication de la parole et de la célébration des sacrements, les moyens de grâce par lesquels Dieu construit et maintient l’Église. Ce ministère particulier, généralement appelé “ministère pastoral”, est un ministère qui ne relève pas des seules communautés locales mais de toute l’Église. L’ordination/reconnaissance de ministère concerne toujours l’ensemble de l’Église. Ce ministère ne saurait être exercé sans que toute l’Église ne mandate le candidat en l’ordonnant à ce ministère. » Mais notre ancienne EPRAL (Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine) utilisait en fait aussi le terme d’ordination dès le synode de Sarrebourg en 1984 : « Selon le règlement de notre Église l’attribution du certificat d’aptitude aux fonctions pastorales équivaut à l’autorisation d’ordination. Acte ecclésial – qui ne concerne donc en rien le statut administratif des pasteurs –, l’ordination lie ceux-ci non à une communauté locale ou mission particulière, mais à l’Église tout entière. »
Ainsi, contrairement à ce que nous pourrions croire parfois, l’EPRAL parlait déjà d’ordination il y a plus de 35 ans, même si une génération de pasteurs a souhaité maintenir le terme de « reconnaissance des ministères », en référence certainement aux pratiques de l’Église réformée de France, qui utilisait ce terme. En outre cela correspondait à la position théologique de ces pasteurs.
Une conception du ministère
Il n’est pas seulement question d’un mot ou d’un autre, mais bien d’une manière de concevoir le ministère derrière cette question. À ce sujet, il est intéressant de relire ce passage du consistoire supérieur : « L’acte d’ordination/reconnaissance de ministère n’introduit pas celui qui en est l’objet dans un état clérical, qui le distinguerait des autres baptisés. L’ordination/reconnaissance de ministère ne lui confère pas un caractère particulier. C’est le Seigneur Jésus-Christ qui reste la seule source de l’autorité du ministère, une fonction de toute l’Église confiée de façon particulière à l’un des membres de la communauté. »
Être reconnu ou ordonné pasteur(e) dans notre union d’Églises, c’est donc exercer une fonction particulière, mais cela ne change pas l’être de la personne qui reçoit cette bénédiction. Le ou la pasteure n’est pas un être supérieur, représentant du Christ sur terre, mais bien un homme, une femme qui au terme d’années d’études et de formation, prend cette fonction et partage ses compétences avec une communauté qui l’accueille et dans laquelle il/elle exerce le ministère d’unité et de partage de la Parole et des sacrements.
