
Élisa le jour de son baptême
Jean Charpiot : Élisa, par quel cheminement es-tu arrivée à prendre la décision de demander le baptême ?
Élisa : J’ai été incitée dès mon plus jeune âge par ma grand-mère paternelle à suivre l’école du dimanche, puis le catéchisme. Bien sûr, je n’ai pas pu confirmer, mais après le catéchisme j’ai participé à des week-ends de jeunes, à des pièces de théâtre à Noël, etc. J’étais contente d’être protestante, car je trouve que c’est une religion de liberté. Il n’y a pas eu véritablement un déclencheur dans ma décision, mais plutôt une cristallisation de ce en quoi je croyais.
J.C. : Alors le baptême : un aboutissement ? un commencement ?
É : Sans doute les deux. Déjà avant mon baptême j’essayais de mettre en pratique certains enseignements du Christ, comme respecter autrui, venir en aide aux démunis, ne pas suivre les tendances actuelles qui poussent à rejeter certaines catégories d’individus. Par exemple, j’ai été ambassadrice de l’UNICEF, membre du club UNICEF de mon lycée. Autre exemple : avant mon départ à Besançon, je réunissais tous les soirs ma sœur et mes frères pour dire ensemble le Notre Père. Bien sûr, je suis actuellement occupée par mes études, mais je me réserve pour plus tard… J’apprécie aussi les initiatives des pasteurs pour rassembler des jeunes : c’est important de se retrouver.
J.C. : Et comment as-tu vécu la cérémonie du baptême ?
É : D’abord, j’étais très émue. J’allais devenir véritablement une protestante, officiellement membre de la communauté. Émue aussi par le discours du pasteur, plein de gentillesse. Parmi mes relations, certains étaient plus ou moins indifférents, mais d’autres comme mon parrain et ma marraine étaient pleins d’enthousiasme. Et aussi j’étais rassurée de ne pas être la seule ado à être baptisée, seule sous les feux des projecteurs.
J.C. : Ta foi est sincère, mais as-tu parfois des moments de doute ?
É : Oui, ça m’arrive. Mes prières ne sont pas toujours exaucées, et je me demande parfois si Dieu existe vraiment. Mais au bout du compte je crois que oui, et aussi pour la nature divine de Jésus. Quant à la Bible, je ne sais pas trop : il me semble que certains passages posent un problème de vérité difficile à interpréter.
J.C. : Pour terminer, que dirais-tu à des jeunes qui hésiteraient à franchir le pas pour demander le baptême ? Qu’ils n’ont rien à perdre et tout à gagner, comme disait Pascal dans son célèbre pari ?
É : Je ne suis pas vraiment contre le pari de Pascal, mais c’est un raisonnement, ce n’est pas la vraie foi. Je préférerais leur dire que le baptême nous aide à savoir où on en est dans notre foi. Ce n’est pas une fin en soi, mais plutôt le début de quelque chose de nouveau au sein de l’Église. Je pourrais leur dire aussi que quand on est adolescent, il ne faut pas avoir peur, et même que c’est rassurant de sentir qu’on n’est pas seul dans la vie, et qu’on peut faire appel aux autres membres de notre Église.
