Sophia Rossi, le jour de son installation © Marjolaine Lentes
Sophia, nous t’avons accueillie le 1er juillet sur le poste Vosges-Moselle (paroisses d’Épinal-Thaon et de Remiremont). Peux-tu nous expliquer ce que signifie « pasteure-proposante » ?
Permets-moi d’avoir un mot de gratitude pour cet accueil dont j’ai été bénéficiaire et qui s’est très bien déroulé au sein de mes deux paroisses…
« Pasteure-proposante » signifie qu’il s’agit de mon premier poste pastoral en pleine responsabilité. L’année passée, j’étais à Montpellier en Master Église & société à l’Institut Protestant de Théologie et en stage dans la paroisse de Sommières (Gard). J’ai obtenu mon diplôme en théologie et j’ai été discernée favorablement par la Commission des ministère de notre Église qui m’a envoyée ici.
Ce proposanat dure 2 ans, au terme duquel, si tout se passe bien, je vivrai mon culte d’ordination/reconnaissance de ministère.
Comment as-tu vécu ton arrivée dans la région ?
Avec beaucoup d’enthousiasme ! Je n’ai pas choisi mon poste, or quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’on m’envoyait à Épinal-Thaon & Remiremont !
En effet, je suis née à Épinal ! J’y ai vécu jusqu’à mes 15 ans et mon baptême s’est déroulé dans le temple où je viens d’être accueillie ! Cela a donc été pour moi une grande émotion de retrouver le pays de mes souvenirs d’enfance. Mes origines maternelles se trouvent historiquement dans le pays de Montbéliard.
Tu as quitté les Vosges à 15 ans… où as-tu vécu depuis ?
J’ai quitté les Vosges pour la préparation d’un BAC arts appliqués à Nancy, puis j’ai réalisé un BTS à Toulouse, un Master 2 à Strasbourg. C’est là que j’ai croisé la théologie où je me suis inscrite en deuxième cursus. J’ai ensuite validé une Licence en théologie à Genève, puis je me suis installée à Besançon où j’ai réalisé une licence des métiers de la culture et où j’ai travaillé dans le milieu culturel durant plusieurs années. J’y ai rencontré mon mari et en 2020 est né mon fils Jayce, en même temps qu’un désir profond de reprendre mes études de théologie là où je les avais laissées 15 ans plus tôt. J’ai répondu à cet appel, j’ai eu un déclic « maintenant ou jamais ! » Avec l’accord de mon mari, nous avons tout quitté pour Montpellier et les 3 ans d’études qu’il me restait à réaliser. C’est ainsi que, étape après étape, j’ai concrétisé ce projet, la réponse à ma vocation, celle du ministère pastoral !
Penses-tu que cette vocation t’habite depuis longtemps ?
C’est toujours délicat de parler de quelque chose que l’on ne maîtrise pas. Mais je pense effectivement que cette vocation ne m’est pas « tombée dessus » il y a 5 ans, c’est quelque chose qui m’a travaillé silencieusement, lentement, profondément, comme seul Dieu sait le faire.
Cela me fait penser à ce verset dans l’Évangile de Jean : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis, et je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. » (Jean 15, 16a)
Oui, c’est une belle citation, qui rappelle que cet appel provient, non pas de l’intérieur de nous, mais du Christ lui-même…
Quel genre de fruits espères-tu porter dans ce début de ministère ?
J’ai, entre autres intérêts théologiques, une appétence particulière pour l’éco-théologie et pour la réflexion sur la nature en tant que Création de Dieu. J’aimerais partager cet intérêt avec les membres de la communauté. D’ailleurs, les catéchètes ont proposé comme sujet de l’année « La Bible, la Nature & la Création » !
Sophia, c’est avec joie que nous t’accueillons en rendant grâce à Dieu d’avoir conduit tes pas vers notre région
