L’historien Charles Nicol, fin connaisseur du protestantisme ligéro-atlantique, nous livre une étude minutieuse, montrant comment une minorité chassée en 1685 se réintègre progressivement dès le XVIIIe siècle, au temps où Nantes domine le commerce négrier triangulaire. Mais tout en y participant, les armateurs et commerçants protestants comprennent la nécessité d’une autre économie, placée sous le signe de la révolution industrielle. Fortes de réseaux tissés dans l’Europe du Refuge, des dynasties familiales vont investir dans l’industrie métallurgique ou alimentaire, avec des noms emblématiques comme les biscuits L.U. Tout au long du XIXe siècle une surreprésentation acceptée dans les lieux de pouvoir (chambre de commerce, mairie de Nantes, franc-maçonnerie) achève de consolider la force tranquille d’un protestantisme discret, mais incontournable.
Les protestants et Nantes, une minorité au cœur d’une ville portuaire, Charles Nicol, Presses universitaires de Rennes, 2024, 302 p., 23 €
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