Yves Raoux en tenue d’aumônier, avec chasuble violette et badge © A. Raoux
D’où vient la mission d’aumônier d’aéroport ?
C’est une mission qui vient des états-Unis, qui répondait au départ à une grosse peur de l’avion, toujours présente. Cette tradition anglo-saxonne a été importée à Orly à la Libération, puis à Roissy. à Nice, des aumôniers sont présents depuis une vingtaine d’années. Au début, il y avait une seule aumônerie, œcuménique, avec un pasteur réformé, David MacKain, quelques laïcs catholiques et un prêtre orthodoxe. Aujourd’hui il existe trois aumôneries, l’aumônerie œcuménique, l’aumônerie catholique et l’aumônerie protestante.
Comment avez-vous été recruté en tant qu’aumônier ?
Quand il y a eu l’opportunité d’une aumônerie sous l’égide de la Fédération protestante de France, c’est le pasteur Paolo Morlacchetti qui m’a proposé cette mission. Il savait que j’avais travaillé à la Direction générale de l’aviation civile, à Nice. J’ai ensuite été accepté par les autorités de l’aéroport de Nice et reçu un agrément de la Fédération protestante de France. Suite à mon recrutement, j’ai préparé le diplôme universitaire (DU) d’aumônier que j’ai validé en juin dernier.
Quelle est votre mission à l’aéroport de Nice ?
Notre rôle d’aumônier est d’abord d’accueillir les personnes qui viennent se recueillir dans notre espace prière. C’est un lieu d’une cinquantaine de m2 où se trouvent un petit bureau mutualisé et trois salles dédiées aux cultes chrétien, israélite et musulman. Par ailleurs, nous pouvons déambuler dans l’aéroport, où nous sommes reconnaissables grâce à notre chasuble violette, disponibles pour un renseignement ou une conversation. à mon sens, notre mission principale est l’attention portée aux personnels de l’aéroport, soit 5000 personnes, car il y a beaucoup de souffrance dans le monde du travail. Nous sommes bien sûr également attentifs aux passagers, dont le nombre annuel dépasse 14 millions à Nice. C’est d’autant plus important que les gens prennent l’avion pour faire du tourisme, pour le travail, mais aussi souvent pour les obsèques d’un proche ou parfois pour quitter ou rejoindre une destination où les religions chrétiennes sont interdites ou drastiquement empêchées. Enfin, nous nous préoccupons également des personnes sans domicile fixe qui habitent à l’aéroport.
Quel est le rôle de l’aumônerie en cas d’accident ?
Dans le cas exceptionnel d’un accident à l’arrivée ou au départ de Nice, les aumôniers sont impliqués dans la cellule d’écoute, comme le prévoit le plan de secours validé par la Préfecture. Avec Pierre de Mareuil, ancien aumônier de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, nous préparons d’ailleurs une formation sur ce sujet, pour les trois aumôneries de l’aéroport de Nice.
Avec qui travaillez-vous à l’aéroport ?
Au sein de l’aumônerie protestante, je travaille avec trois aumôniers auxiliaires, bénévoles comme moi?: les pasteurs Mariana Erhardt et Mateus Fonseca-Pereira, animateurs de la mission Jeepp à Nice, et Sarkis Arbajian. Avec l’aumônerie catholique et l’aumônerie œcuménique, nous souhaiterions organiser deux ou trois temps forts dans l’année, à la pause méridienne, le meilleur moment pour le personnel. Par contre une célébration œcuménique est organisée depuis longtemps juste avant Noël.

© L. Lep
