Les pasteurs de la région parisienne se sont retrouvés au temple des Batignolles pour une journée de réflexion autour de l’intelligence artificielle (IA). Émile Barbu et Gilles Boucomont ont présenté cette nouvelle technologie en la replaçant dans l’histoire des innovations qui ont permis la propagation des religions. L’IA se fonde sur la modélisation du langage élaborée à partir de la fin du XIXe. L’IA est un modèle de langage qui n’a pas conscience de ce qu’elle produit. C’est un processus de probabilité qui associe des mots en utilisant les occurrences les plus courantes dans le stock des données disponibles.
Un outil de synthèse
Cette manière de créer des connexions entre les mots en fonction des autres textes disponible, conduit à des résultats qui n’exposent pas la vérité, mais la probabilité. L’IA fournit des réponses probables, plausibles, sans moyen de vérifier qu’elles sont justes. Il peut y avoir des erreurs parce que les données de départ sont erronées ou par manque de critères disponibles pour déterminer ce qui est véridique. C’est ce qu’on appelle des hallucinations. Un exemple frappant est la proposition de chanter « petit papa Noël » quand on demande un cantique pour le culte de Noël.
Il en résulte que l’IA peut produire des erreurs, mais pas des savoirs. Elle lisse la pensée en énonçant un discours moyen. De plus, les réponses sont à la hauteur des questions qu’on lui soumet. L’IA requiert doublement l’intelligence humaine, aussi bien pour la conception que pour l’utilisation. Elle s’avère utile pour des travaux de synthèse ou de conversation dans le but d’enrichir la créativité.
De nombreuses questions éthiques émergent avec l’utilisation de l’IA. Par groupe, les pasteurs ont abordé : les apports spécifiques de l’humain ; le rapport à la vérité ; la nature des relations ; l’impact écologique ; les rapports de domination ; la justice sociale.
Il importe de s’interroger sur les enjeux de l’IA pour vérifier qu’en empruntant ce chemin technologique nous n’oublions rien d’essentiel, à commencer par notre liberté. Sommes-nous encore capables, dans l’esprit du shabbat, de vivre sans l’aide de l’IA ou devenons-nous dépendants ?
Des conférences pour apprivoiser l’IA
L’Intelligence Artificielle (IA) envahit peu à peu les espaces professionnels. Elle engendre des économies de temps et de personnes, montrant des capacités parfois supérieures au cerveau humain. Sachant que ses limites sont repoussées chaque jour, notamment à travers l’Intelligence Artificielle Générative, est-elle une alliée ou ennemie ? Pour comprendre le concept et les bases de l’IA, l’Église réformée d’Auteuil propose un cycle de conférences qui en aborde diverses facettes, le samedi à 10h, au temple 53 rue Erlanger – Paris 16.
Samedi 8 novembre 2025 – Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? par Mathis SCHEFFLER Doctorant en IA et Robotique à l’INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et à l’ENS (École normale supérieure)
Samedi 22 novembre 2025 – La Santé à l’ère de l’intelligence artificielle, par Guillaume ASSIÉ Professeur d’endocrinologie, directeur de la chaire IA en santé, Université Paris Cité.
Samedi 17 janvier 2026 – Création et intelligence artificielle, par Philippe CHAZAL, fondateur d’un cluster audiovisuel.
Samedi 31 janvier 2026 – L’intelligence artificielle dans l’éducation : comment faire face aux défis ? par Céline GAINET, Maître de conférences, Sorbonne Université, membre du collectif ENR (Éducation Numérique Raisonnée).
Samedi 14 mars 2026 – L’intelligence artificielle au service des sciences du climat, par Tom BEUCLER Professeur assistant en Sciences de l’environnement à l’université de Lausanne.
Samedi 28 mars 2026 – Éthique et intelligence artificielle : de quoi parle-t-on ? par Catherine TESSIER Référente intégrité scientifique et éthique de la Recherche à l’ONERA (Office National d’Études et de Recherches Aérospatiales).
