Les ateliers nous ont fait découvrir qu’à l’écoute attentive des gens, en co-construisant avec eux (et non pour eux), des communautés nouvelles émergent. Il suffit de quelques personnes sensibles à l’appel du quartier comme au souffle de Dieu.
C’est l’évangélisation luthéro-réformée, ni dans l’abstention, ni en imposant a priori des discours, mais dans la rencontre et le chemin commun, croyants, non croyants et entre-deux. L’aumônier italien (Gianni Genre) parlera des disciples d’Emmaüs, le théologien venu d’Allemagne (Fritz Lienard) appellera cela « expériences hybrides » *.
Quelques-un.e.s des ministres reconnu.e.s lors du synode (© G. Daudé)
Le secret de la « mission » serait de ce côté-là, avec une dose d’universalité, d’inclusivité, d’interculturalité, en valorisant les charismes de chacun, et avec une formation appropriée…
Bien accueillis par l’Église luthérienne de Noisy-le-Grand, et après la (sobre !) fiesta des 10 ans de l’EPUdF et des 50 ans de la Concorde de Leuenberg, on repart de ce synode avec cette espérance : c’est possible, d’être des communautés souples et créatives !
Dans ce synode, on a aussi entendu les divers rapports entre joies et inquiétudes (**) et écouté les chargés de mission portant nos divers engagements d’Église (musique, sauvegarde de la Création, relations internationales, podcasts, com, caté, facultés, Théovie…). Et les bises ont claqué pour les nouveaux ministres de notre Église dans leur grande diversité.
Dieu merci, la présidente nous a rappelé sur quelle planète nous vivions, car le synode n’a pas émis un seul vœu portant les soucis du monde ! L’étape suivante est entre les mains des Églises locales, puis des synodes régionaux 2023 et national 2024 : valider des équipes pour nous aider sur le terrain à découvrir joyeusement ce à quoi Dieu nous appelle par les voix de nos contemporains, à la manière de Paul par le Macédonien (Actes 16.9-10) !
* Cf. son livre L’avenir des Églises protestantes.
** Textes sur le site de l’EPUdF – notamment la fine analyse du trésorier sur l’évolution de la sociologie des dons.
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Là où nous sommes attendus, Extrait du message d’Emmanuelle Seyboldt, Présidente du Conseil national EPUdF
(…) La société a changé, elle change, et elle changera encore demain. À nous de nous adapter pour annoncer l’Évangile aussi dans ce monde, que Dieu aime encore et toujours !
S’adapter, c’est d’abord savoir faire de la place à celles et ceux qui franchissent la porte de nos lieux de culte. Je ne dis plus accueillir. Cela fait, dans ma mémoire, au moins 50 ans qu’on parle de l’accueil avec un succès un peu mitigé, alors j’ai décidé de changer de mot. Parce que si accueillir signifie attendre que celui et celle qui entre devienne absolument comme moi, alors je préfère dire autre chose.
Faire de la place à celui et celle qui arrive, lui faire de la place physiquement, dans nos lieux de vie, au cours du culte, dans les différents groupes, et même au conseil presbytéral, lui faire de la place pour qu’il ou elle puisse exprimer ses dons, ses envies, ses questions, ses propositions…
Aujourd’hui, des personnes prennent contact avec notre Église, parfois malheureusement suite à des déceptions ou des blessures dans d’autres Églises, ou au détour d’un parcours de recherche personnelle, ou encore sur leur route de migration. Elles sont une chance pour notre Église. Donnons-leur toute leur place à nos côtés.
Faire de la place ne suffit toutefois pas. Il faut aussi sortir. Je disais l’année dernière qu’à la suite de Jésus, nous étions attendus dehors, dans des endroits improbables comme le cimetière des possédés de Gérasa, avec les vociférants. Je suis toujours convaincue que c’est la plus belle illustration ce que qui nous attend, et là où nous sommes attendus.
Soyons une Église dans le monde, qui ne cherche pas à faire du chiffre mais à rejoindre les humains, parce que sur toute vie, il y a le OUI de Dieu. (…)
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Podcasts et vidéos des interventions du synode (epudf.org)
