Penser l’Eglise universelle

Le synode régional a eu lieu du 7 au 9 novembre dernier au Temple-sur-Lot. Cette année, les synodaux ont travaillé le thème de l’Église universelle.

© Étienne Tournier

Selon le processus synodal, le travail a commencé au niveau local avec un questionnaire à remplir. Beaucoup vous diront que ce dernier était long et pas facile à remplir, mais les retours ont donné de la matière aux rapporteurs pour élaborer un texte initial qui a constitué la base du travail durant le synode. Après plusieurs sessions de travail en groupe et en plénière, un document final a été soumis au vote et adopté. Il servira à élaborer un document de travail pour le synode national.

Défis et difficultés

Plusieurs défis, communs à tous à l’échelle du monde, se dressent face à nos Églises, tels que le péril climatique, la déstabilisation du monde par la guerre et la précarité de la paix, la défense des droits fondamentaux et des minorités, la justice sociale et économique. Mais il existe aussi des défis plus proches de nous, concernant l’accueil d’un public nouveau pour notre Église : ils sont liés à l’évolution de la chrétienté, au niveau international comme local. Il nous faut repenser le langage, les pratiques et les expressions de la foi, mais aussi la formation, le catéchisme pour adultes et, enfin, l’accueil au culte pour les nouveaux venus. Ces défis, comme le stipule le texte voté, « sont autant d’opportunités de renouvellement et doivent être vus comme une chance pour aller vers une Église plus ouverte, plus consciente de son universalité, capable de s’adapter aux réalités contemporaines sans se renier par rapport aux principes d’accueil inconditionnel, de liberté et de responsabilité ».

Propositions

Pour rendre tangible l’Église universelle, et parce que nous sommes appelés à cultiver une foi ouverte, empreinte de fraternité, de solidarité et de dialogue interculturel, le texte final propose par exemple de créer des espaces de prière universelle, favoriser les rencontres, renforcer l’accueil des pasteurs et des étudiants en théologie venus d’ailleurs, impliquer les jeunes dans la dimension universelle, dans les projets internationaux, les camps, les œuvres. Nous pouvons aussi mener des projets avec des Églises partenaires autour du soutien aux réfugiés, des projets éducatifs, de l’aide humanitaire, etc. Comme l’indique la conclusion du texte, ces propositions « visent à faire prendre conscience aux Églises locales qu’elles sont une incarnation de l’Église universelle, en vivant la diversité, la solidarité et la communion, et ainsi à rendre visible, ici et maintenant, la promesse d’un peuple rassemblé autour du Christ, au-delà des frontières ».

Église universelle : de quoi parlons-nous ?

Le document voté lors du synode stipule que :
1.1 L’Église universelle est perçue comme un lieu de communion universelle. Elle est vue comme le signe d’une communauté humaine ouverte et inclusive, pluraliste et solidaire, inspirée par l’Esprit de Dieu. L’accueil est vécu comme l’une des vertus essentielles.
1.2 Cette ouverture permet aux Églises locales de collaborer avec d’autres Églises pour rendre notre monde plus habitable, dans une dynamique de témoignage et d’action.
1.3 L’EPUdF affirme qu’aucune Église ne peut remplir seule sa mission, car aucune n’est à elle seule l’Église de Jésus-Christ. L’Église protestante unie de France est un maillon.
1.4 Cela implique une reconnaissance mutuelle entre Églises où le dialogue et le partage sont essentiels pour approfondir la foi et répondre aux défis contemporains.

Nous publions l’intégralité du texte voté dans le cahier 2.

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