Sans alliés ni soutiens, Haïti ne put envisager ce remboursement qu’en empruntant aux banques françaises. Ce que certains historiens nomment « la double dette » greva d’emblée la jeune nation. De désastres politiques en catastrophes naturelles, ravagé par la violence de gangs armés, Haïti tient debout par la ténacité et la force exemplaires de ses habitants, soutenues par de nombreux partenaires, parmi lesquels les protestants.
À l’occasion du bicentenaire de la dette, la Plateforme Haïti, sous l’égide de la Fédération protestante de France, organise en novembre un colloque dédié à Haïti. Il sera ouvert par Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui partage dans notre journal une réflexion sur la question de la réparation. C’est aussi l’occasion d’examiner les traces de l’histoire de l’esclavage dans notre région, et les liens que nous pouvons tisser avec Haïti. À l’heure où l’Unicef alerte sur la destruction des écoles par les gangs et l’enrôlement des enfants, aucune action n’est vaine pour contribuer à l’avenir de ce pays.
