Sur la table, le chat, assis sur son train arrière, contemple son maître, intrigué par son silence. « Ah ! Il daigne me caresser » ronronne le compagnon de tous les jours. En sentant palpiter la vie sous la fourrure du félin, l’homme se remémore le temps où son père le sollicitait pour l’aider à tenir un coq, une poule ou un lapin afin de saigner l’animal de basse-cour. Au dernier lapin « estourbi », l’homme de ma combe s’est juré de ne plus participer à tuer un animal…

naturelle, elle n’a rien d’un miracle (© DebbieEM/Pixaba)
Il vient de terminer, « Le dernier rêve de René Descartes » de Jean-Louis Cianni (Istia & Cie). Il apprend dans ce livre que Descartes équarrissait les pauvres lagomorphes dont il se servait pour étudier la circulation sanguine chez les mammifères ! Notre savant s’en tenait aux principes de sa méthode (l’évidence, la réduction du problème par l’analyse, la mise en ordre et la révision).
Lors de son dernier voyage aux Pays-Bas, puis en Suède, Descartes avait pris à son service un valet-secrétaire, Thomas Vasseur, orphelin d’un gentilhomme réformé, recueilli par un prêtre. Ce garçon, agnostique, s’adonnait au libertinage. Avec les Hollandaises et les Suédoises, il a fait feu de tout bois !
Descartes, fort de l’expérience de Galilée, a toujours fait attention de ne pas attirer, sur lui, les foudres de l’Église Romaine. Prudent, il a évité de prendre parti dans la guerre que se livraient protestants et catholiques. Cependant, la question entre la transsubstantiation et la consubstantiation, lui a été posée et voici ce qu’il aurait répondu : « La surface, les dimensions qu’un corps occupe dans l’espace en forme la vraie substance. Conclusion, l’ingestion du pain et du vin est une transsubstantiation naturelle, elle n’a rien d’un miracle ! »
À ce propos, l’auteur fait dire au jeune Thomas Vasseur : « Cette querelle entre protestants et catholiques, sur l’eucharistie, transforme le corps des hommes en cadavres et les mots en armes de guerre. Que la raison nous libère de ce joug spirituel et intellectuel pour penser, aimer et vivre à notre guise. »
