
La parabole dite du « bon Samaritain »… Quand on demande à Jésus : « Qui est mon prochain ? », celui-ci répond : « De qui as-tu été le prochain ? »
Aimer son prochain
Qui est mon prochain ? Me poser la question, c’est rechercher qui me ressemble. Qui est proche de moi (ego) ? Parce qu’au fond, je recherche des personnes qui me ressemblent, pour être en relation avec elles. J’imagine que la relation sera plus facile si nous sommes entre personnes qui se sentent proches. Mais proches comment ? Proches de ma culture, de mon environnement social, voire de ma classe sociale – ou de ma classe d’âge. Parfois aussi proches de mes convictions théologiques ou politiques. C’est une recherche « naturelle », parce que je vais vers les gens avec qui j ’ai des points communs pour augmenter mes chances d’éviter les déconvenues.
Se rapprocher
Mais Jésus me déplace, comme d’habitude ! Il ne me demande pas de chercher des points communs, mais de créer ces points communs, avec des êtres qui ne font pas partie de mon espace de proximité. Il me demande de devenir un proche. De chercher à établir le lien. C’est pour ça qu’il peut dire : « Aime ton ennemi » (Matthieu 5.44), ou encore « Si tu aimes ceux qui t’aiment, que fais-tu de spécial ? » (Matthieu 5.46) Jésus m’invite à déplacer mon regard vers ceux qui ne me sont pas proches afin que je diminue la distance qui nous sépare, que j’établisse une proximité.
Devenir prochain
Albert Schweitzer aurait écrit : « Je me moque de savoir si un animal est capable de raisonner. Tout ce que je sais, c’est qu’il est capable de souffrir et, pour cette raison, je le considère comme mon prochain. » C ’est un chemin vers ceux que je considère tellement différents (mais le sont-ils vraiment ?) que je ne leur accorde même pas le statut d’être sensibles (juridiquement, les animaux ont longtemps été considérés comme des meubles, comme certains humains l’ont été dans notre histoire…). Vers ceux dont le sort de vie ou de mort ne m’importe que trop peu. Vers ceux pour lesquels j’ai – dès le début du livre de la Genèse – une responsabilité à exercer pour leur permettre de vivre une vie bonne. Dieu, qui est amour, et qui a montré son amour dans la vie vivante du Christ Jésus, me demande d’aimer comme il aime. De devenir le prochain des autres.
