
Tous rassemblés pour louer avec joie notre Seigneur
En corrigeant les chroniques pour ce mois d’avril, mois pascal, je me rends compte du nombre de célébrations œcuméniques qui sont au programme pour la Semaine sainte. Pour ma part, je ne conçois pas ce temps liturgique sans la présence de la grande communauté chrétienne !
Vécu œcuménique
En débutant mon ministère dans les Baronnies, j’ai découvert une vie œcuménique intense et joyeuse. Durant
la Semaine sainte, rendez-vous était donné, depuis des années, le Vendredi saint pour une « Veillée des ténèbres », un temps recueilli, profond, dans une semi-pénombre qui se terminait en nuit complète dans le temple de Nyons. De mon côté, après ce temps grave et solennel vécu avec les frères et sœurs catholiques, il me manquait ce temps de joie, d’allégresse du matin de Pâques à vivre ensemble. Il faut dire que j’avais participé à une grande célébration œcuménique en 2007 sur l’esplanade de la Défense avec les membres de ma famille, elle aussi, œcuménique : une unité qui semblait évidente pour célébrer cette fête ! Ainsi est née la « Fête de la résurrection du Christ », vécue ensemble avant de rejoindre nos célébrations pascales respectives.
Arrivée en Savoie, ce rendez-vous existait déjà et c’est une joie que de monter à pied, année après année, jusqu’au village de Montagnole pour partager un véritable temps de grâce avec la communauté des chrétiens rassemblée : qui est catholique, qui est orthodoxe, qui est protestant, réformé, évangélique ? On ne sait pas et peu importe, le principal étant cet élan de reconnaissance, de louange autour de cet événement de la Résurrection.
Saisir ces temps de communion
Si peu de choses nous séparent, qui paraissent pourtant des montagnes insurmontables, qu’il est bon de saisir ces occasions qui n’invitent qu’à la communion fraternelle et spirituelle. Ensemble, nous pouvons répéter, sans
souci théologique, cette salutation pascale : « Le Christ est ressuscité ! – Il est vraiment ressuscité ! » C’est un temps où rites et dogmes laissent la place à la simplicité, à la sincérité de la rencontre pour célébrer ce qui fait de nous des chrétiens, ce qui est à l’origine même du Christianisme. Ce n’est pas pour rien que bien souvent, l’Aube pascale œcuménique a lieu en extérieur, on pourrait dire, en terrain neutre et que les disparités disparaissent le temps de faire place à la joie et à l’allégresse.
Au-delà de l’institution
Pâques œcuménique, c’est comme si nous retournions au temps des premiers chrétiens. On le sait, tout n’était pas rose, mais les institutions ecclésiales n’existaient pas encore pour nous séparer, pour nous obliger ou nous interdire. Aujourd’hui, l’institution est là, elle semble nécessaire pour organiser tout groupement humain. À nous de voir au-delà, à nous de construire les ponts et de susciter les temps de communion que nous souhaitons vivre ensemble. Pâques et la résurrection du Christ nous unissent au-delà de tout. Que les uns affirment alors à haute voix : « Le Christ est ressuscité ! » et que les autres répondent avec la même joie et la même espérance : « Il est vraiment ressuscité ! ». Belle montée vers Pâques !
