Je n’ai pas choisi ce verset. C’est lui, si je puis dire, qui m’a choisi. En fait, c’est le pasteur Henri Roser, qui célébra ma « première » communion, qui, en me tendant le pain (ou la coupe, je ne me souviens plus), l’a prononcé de l’air doux et grave à la fois qui le caractérisait. M. Roser devait savoir pourquoi il avait choisi ce verset pour moi : avais-je tendance à être présomptueux vis-à-vis de mes copines et copains au catéchisme ? Me donnait-il une « feuille de route » pour la vie qui était devant moi ? Ancrait-il dans mon cerveau le « nord » de ma foi ? Je ne sais.
Mais ce que je sais, c’est que ce verset m’a marqué et qu’il est aujourd’hui encore, 71 ans plus tard, ce que je demande à Dieu : qu’Il soit le « nord » de ma vie, y compris et peut-être surtout pour le peu qui m’en reste, et que je continue à ne tirer gloire de rien d’autre que de Jésus, sur la croix, qui nous domine, au sens étymologique du mot.

Comment peut-on se glorifier d’un homme cloué sur une croix ?
La manière dont Paul écrit sa phrase pourrait me laisser perplexe, en particulier quand il ajoute : « par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! » C’est pourquoi je ne retiens que la première partie de sa phrase?: « loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix. » Car là est le mystère de la religion chrétienne, je pense. Ne retiendrions-nous de tout l’enseignement d’un homme que sa déchéance pour bâtir notre foi ? Mais quelle foi, alors ? Celle qui, à travers son enseignement, glorifie celui qui est cloué : à Dieu, par Jésus, soit toute gloire et tout honneur, comme le dit Paul. Moi, qui sans Lui serait pitoyable, eh bien, voilà qu’il me donne l’occasion de me glorifier, certes, mais, singulièrement, d’honorer sa croix.
Jésus est sur la croix le vendredi, il y meurt ; on l’ensevelit. Puis silence. Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et les autres femmes respectent le jour du sabbat. Le lendemain, à l’aube, elles courent au tombeau et, stupeur : il n’y est plus ! Alors elles retournent annoncer son absence, qu’elles ne comprennent pas. Elles deviennent les premières témoins. Là réside tout l’inconnu pour notre raisonnement, mais la gloire pour la foi : Il est vivant. Et cette mort qui a été vaincue, c’est aussi, si nous l’acceptons, notre résurrection, notre « debout », passant ainsi, grâce à lui et ayant fait notre conversion, de l’état de pécheur vulnérable à celui de disciple pardonné et disponible pour faire vivre son enseignement.
Quel enseignement ? Aimer notre prochain comme nous-mêmes, contre vents et marées, aimer, pardonner, résister à la tentation. Et tout cela, en toute humilité, sans en tirer gloire pour nous.
Amen !
À votre tour !
Dites-nous quel est ce verset préféré qui vous accompagne dans la vie, chaque jour ! Écrivez-nous pourquoi ce verset vous interpelle, ce qu’il vous raconte, au fond de vous.
Les consignes sont les suivantes :
– 2500 signes espaces comprises ;
– écrivez à la première personne du singulier ;
– indiquez les références du verset biblique et donnez le texte.
Enfin, proposez-nous une prière. Pour toute question, n’hésitez pas à contacter votre rédacteur !
