Cette perspective marque l’aboutissement d’un long chemin, parcouru avec patience et confiance. Depuis plusieurs années déjà, les deux communautés, distantes de quelques centaines de mètres à peine en plein cœur de Nice, tissaient des liens dans un esprit d’amitié fraternelle et d’entraide mutuelle. Cette union concrétise ce que nos Églises vivent déjà spirituellement au sein de l’Église protestante unie de France : l’unité dans la diversité, signe visible de l’Évangile, reflet de la richesse que Dieu offre à ses enfants lorsqu’ils marchent ensemble.
Bien sûr, le moment venu, une telle démarche ne se fera pas sans défis. Il faut apprendre à conjuguer des habitudes différentes, à redéfinir des modes d’organisation, à bâtir un nouveau cadre commun, avec patience et douceur, mais aussi avec joie et ouverture. Mais l’élan est là : celui d’une Église plus unie, plus ouverte, plus vivante, capable d’accueillir chacun et chacune dans sa singularité, comme un membre précieux d’un même corps. L’arrivée de la mission JEEPP à Nice vient d’ailleurs donner un souffle nouveau à ce projet. Par sa présence dynamique et son engagement auprès des jeunes, elle contribue à faire de nos lieux de culte des espaces d’accueil, de partage, de témoignage et de vie fraternelle.
L’église de la Transfiguration : une histoire ancienne
Lorsque Nice n’était pas encore française, mais une ville importante du royaume de Sardaigne, la communauté luthérienne était essentiellement germanophone. Elle était formée de personnes venant de Suisse alémanique et d’Allemagne du Nord. Ce petit groupe de croyants se réunissait au Temple vaudois, puis dans un modeste local de la rue de la Buffa. Rapidement à l’étroit, ils décidèrent d’édifier leur propre lieu de culte. La première pierre fut posée le 19 avril 1865, cinq années après l’annexion de Nice à la France, et la consécration eut lieu le 3 juin 1866. Des fidèles français appartenaient à cette communauté. L’église entra dans l’Église luthérienne de France qui la rattacha à l’Inspection de Paris.
Au fil du temps, le temple s’enrichit : en 1941, le peintre E. Doucet réalisa La Transfiguration du Christ ; en 1966, six vitraux du peintre Reiner Joppien furent offerts par la communauté luthérienne de Munich. Plus récemment, le pasteur Pierre Lovy repensa le chœur en y installant un autel surélevé et des éléments décoratifs modernes, mosaïque et croix, réalisés par lui-même, qui unissent tradition et renouveau, beauté et spiritualité. Cette très petite communauté est maintenant entièrement francophone. En 2019, elle est entrée dans la région PACCA de l’EPUdf et dans le consistoire Corse-Côte d’Azur.
Une page nouvelle
Aujourd’hui, luthériens et réformés, anciens et nouveaux venus, veulent écrire une page renouvelée de la présence protestante à Nice, fidèle à l’Évangile et tournée vers l’avenir. Cette union en devenir est un signe d’espérance : ensemble, luthériens et réformés cherchent à faire grandir la communion, à accueillir la différence comme un don précieux. Ils veulent témoigner, au cœur de Nice, de la joie simple et profonde d’être un seul corps en Christ, unis dans la foi et la confiance partagée.

