Sakura, 8 ans, cache son mal-être et se renferme sur elle-même depuis la mort accidentelle de sa maman, survenue quelques années plus tôt. Accaparé par ses obligations professionnelles, son père, un expatrié français, décide de la confier à son Obaa, sa grand-mère japonaise, installée près d’un modeste village de pêcheurs.
Le temps d’un printemps, la vieille dame parvient à redonner espoir à sa petite-fille, l’aide à franchir le cap de la résilience et lui communique son goût des choses simples : l’affection d’un chat, la pêche aux coquillages, la floraison des cerisiers. Traité à l’aquarelle, ce roman graphique mélancolique, accessible dès la prime adolescence, nous invite à ne jamais oublier les valeurs essentielles.
La jeune autrice de cet édifiant et spectaculaire travail signe, à 25 ans, une première œuvre magistrale.
Elle publie dans son ouvrage, au côté de ses graphismes en noir et blanc, les textes et les dessins de Renaldo McGirth, le plus jeune condamné à mort des États-Unis, en attente de la sentence dans une prison de Floride. Correspondante bénévole à l’Acat, ONG bien connue luttant contre la torture et la peine de mort, Valentine Cuny-Le Callet propose cette œuvre graphique remarquable, originale, expressionniste et délicate, mêlant à son travail au crayon maîtrisé, démonstratif, intelligent, ses gravures sur bois oniriques et expressionnistes, qui relatent un rêve et l’imaginaire tant de l’autrice que de Renaldo McGirth. Lui-même offre les seules touches de couleurs du récit par ses peintures intégrées habilement au travail noir et blanc de l’autrice.
Par une étonnante introspection graphique, elle nous entraîne avec brio dans ce plaidoyer contre la peine de mort.
