La sélection officielle présente les films en compétition et hors compétition avec, cette année, une toute nouvelle section appelée « cinéma et climat ».
Le Jury œcuménique
Depuis 1974, un Jury œcuménique est nommé à Cannes et remet prix et éventuellement mention spéciale à un film de la compétition, 24 films cette année, section dans laquelle est remise la Palme d’Or. Six jurés ont été nommés par INTERFILM (Organisation protestante internationale du cinéma) et pour SIGNIS (Association catholique mondiale de la communication). Ces jurés, chrétiens engagés, journalistes, théologiens, enseignants analysent les films et délibèrent en toute indépendance. Cette année pour SIGNIS : Douglas P. Fahleson (Irlande), président ; Mariangeles Almacellas (Espagne) ; Anne-Claire de Gaujac (France). Pour INTERFILM, Ingrid Glatz (Suisse) ; Peter Ciaccio (Italie) et Maxime Pouyanne (France).
Les critères du jury : qualité artistique, message évangélique (un film aux qualités humaines positives), responsabilité chrétienne (dignité humaine, solidarité avec les minorités, paix, justice, réconciliation), dimension universelle…

Le choix du Jury
Le prix : Drive my car de Ryusuke Hamagushi (Japon) avec la motivation suivante : « Pour une méditation poétique sur le pouvoir de guérison de l’art et de la parole, grâce à un long voyage vers le pardon et l’acceptation. Ce film délivre avec force un message universel : comment surmonter les barrières de communication dues aux conventions, classes sociales, nationalités et handicap » (2h59, sortie en France le 18 août).
Une mention spéciale : Hytti no 6 (Compartiment no 6) de Juho Kuosmanen (Finlande, Russie, Estonie, Allemagne). « Pour le regard tendre porté sur la rencontre entre deux personnes blessées, qui ne se seraient même pas reconnues comme prochain. C’est en marchant plus loin que prévu grâce à l’autre qu’ils dépassent leur solitude mutuelle » (1h47, sortie non communiquée).
Enfermements
Pour moi, pas de film vraiment « coup de cœur », pas de chef-d’œuvre mais beaucoup de films intéressants à voir, à discuter, à critiquer… idéal pour les ciné-clubs et les groupes cinéma.
Cette année, un thème m’est apparu dans beaucoup de films : l’enfermement, l’isolement, le manque de communication. À cause de la pandémie ? et du confinement ? et du couvre-feu ? Non, aucun film sur le sujet. Ils ont probablement été scénarisés avant le premier confinement. Alors je suis surprise et interpellée que tant de films, cette année, présentent des situations où les gens se retrouvent enfermés dans leurs préjugés, leurs habitudes, leurs conditions, dans les lois civiles et religieuses, enfermés au point de dresser des murs entre eux et les autres, avec souvent la peur de l’autre, la peur du présent, de l’avenir ou encore la culpabilité du passé.
Heureusement, quelques films nous apportent la bouffée d’air frais nécessaire, pour faire tomber les murs, pour espérer, pour nous inviter et nous encourager à vivre ensemble dans la paix et la réconciliation, tout en respectant la dignité de chacun.
