L’achat, la consommation de biens ne peuvent éteindre notre peur de manquer. Au pire : la consommation l’attise et la renouvelle. Mieux : elle transforme le manque en valeur ! C’est le tour de passe-passe génial du marketing : promouvoir le « sans » : le sans sucre, sans gluten, sans lactose, sans calorie, sans nicotine, sans gras, sans huile de palme, sans contact. L’absence est ainsi devenue une valeur, le manque un objet de convoitise. L’ouvrage de la philosophe est absolument passionnant. Quelques passages sur l’histoire de la philosophie sont un peu difficiles mais ils ne sont pas essentiels à la compréhension fondamentale de l’ouvrage : de son lien avec notre société et de son apport à une réflexion théologique. La lecture de cet ouvrage enrichira les prédicateurs.
Vivre sans. Une philosophie du manque, Mazarine Pingeot, Flammarion, 2024, 250 p., 21 €

