
L’école peut être le lieu de violences,
qui se poursuivent maintenant à l’extérieur
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En primaire, R. ne constate pas de paroles ou d’actes violents. Oui, il y a des chamailleries, des disputes durant les récréations lorsqu’un match de foot s’improvise et que les joueurs ne sont pas d’accord sur les fautes, mais rien ne dégénère. L’environnement semble particulièrement bienveillant et les professeurs ont à cœur le bien-être et la sécurité des enfants.
Au collège, les ennuis commencent. Le nombre d’adolescents souffrant de phobie scolaire explose : regard des autres, complexes, peur des autres élèves ou des professeurs, les raisons sont nombreuses. Les outils numériques prennent leur place et les « différends » du collège suivent les élèves chez eux.
J. témoigne du harcèlement qu’elle a subi de la part d’un camarade de classe : tous les jours de petites moqueries, en particulier sur sa dyslexie, devant les autres. Un jour elle craque et finit à l’infirmerie. Ce camarade avait-il conscience que son comportement lourd et moqueur était du harcèlement ? Toujours est-il qu’il n’a pas recommencé.
Il y a les autres élèves, et parfois les professeurs, aux paroles blessantes, discriminatoires, racistes (« Si tu veux parler dans ta langue, retourne dans ton pays », « Les “dys” n’ont vraiment rien à faire ici »), aux gestes violents (comme le jour où ce professeur a jeté l’ordinateur d’un élève contre une chaise).
Au lycée, encore des phobies scolaires et des moqueries. L., en terminale, me parle du groupe WhatsApp d’une autre classe, où une de ses amies, présente sur ce groupe, y est moquée, « mais ce n’est pas si grave, parce qu’elle ne sait pas que c’est d’elle qu’on se moque ». Ces ados, en passe de rentrer à l’université et en même temps dans l’âge adulte, n’ont pas l’air totalement conscients de la puissance de nuisance de messages moqueurs.
Les violences scolaires existent, elles ne sont pas nouvelles mais prennent une ampleur particulière car dorénavant, elles suivent les jeunes jusque chez eux… La violence, le harcèlement ne s’arrêtent donc jamais.
