Appelés par le consistoire de Lyon et envoyés par la Missão Zero du Brésil (MZ) et la Société de Mission Norvégienne (NMS), nous avons débarqué sur la capitale des Gaules au plein milieu des manifestations des 500 ans de la Réforme protestante, avec le but de créer une aumônerie étudiante protestante. Nous voulons partager ici quelques points importants de notre ministère.

(© Mission Jeepp)
Découverte
Tout était très intense depuis septembre 2017. De suite, nous avons intégré l’équipe du Parcours Alpha œcuménique à l’Université catholique et nous avons commencé à participer à des rencontres d’étudiants et jeunes « pro » protestants du groupe A Plus. Après quelques semaines, nous avons constaté qu’il n’était pas évident de pouvoir bien répondre à l’appel qui nous avait été fait par huit paroisses. Finalement, avec nos équipes de réflexion, l’idée de l’aumônerie a débouché sur un vrai projet d’évangélisation et Jeepp est lancée en septembre 2018.
Un temps d’observation et d’analyse pour connaître le contexte et les besoins du lieu d’implantation est essentiel pour un projet qui démarre. Il est fondamental alors de souligner notre découverte d’une Église qui respecte beaucoup son histoire, ses traditions et ses différentes sensibilités théologiques et qui a su résister et se développer dans un contexte de minorité. C’était très important de comprendre toutes ces valeurs pour s’intégrer et travailler dans l’EPUdF.
Initiatives
Avec cette compréhension, nous avons mis en place des initiatives dans la vision du projet Jeepp : rejoindre les étudiants et jeunes pro sur Lyon, de toutes origines, en recherche de spiritualité, avec n’importe quel arrière-plan spirituel, et les aider à établir des liens – avec Dieu, d’autres jeunes, avec les paroisses et la ville de Lyon.
– Une des premières actions était d’aider le groupe A Plus à mieux se structurer, pour pouvoir accueillir plus de jeunes, en lançant des rencontres hebdomadaires (soirées conviviales et spirituelles en alternance), avec une bonne présence sur les réseaux sociaux, un lieu d’écoute et d’échanges sur des sujets spirituels en lien avec la vie quotidienne, des rencontres avec de bons repas offerts avec l’aide de l’équipe cuisine Jeepp, un lieu adapté et accueillant pour les rencontres ;
– Avec l’équipe œcuménique d’Alpha, d’autres acteurs œcuméniques lyonnais et la Maison d’Unité Paris, nous avons lancé la Maison d’Unité Lyon, en proposant des colocations aux étudiants chrétiens de différentes Églises et une rencontre hebdomadaire pour discuter de questions basiques de la foi et découvrir les autres Églises ;
– Avec les jeunes de Jeepp, nous avons créé une dynamique de préparation et d’animation de cultes (4-5 par an) dans les paroisses du consistoire de Lyon ;
– Au niveau national, avec le réseau jeunesse et d’autres groupes de jeunes adultes, nous avons collaboré au lancement d’un week-end pour les jeunes adultes protestants. La 2e édition doit avoir lieu en 2023.
Nous croyons que le plus important de ce ministère va au-delà de la proposition d’activités ; comme quelqu’un l’a mentionné ces derniers mois, « les activités de Jeepp sont seulement la pointe de l’iceberg, car il y a tout un travail de « discipulat » fait à côté (discipleship en anglais – le fait de marcher à côté, accompagner celles et ceux qui le veulent dans la découverte du christianisme et dans leurs premiers pas dans la foi, comme Jésus l’a fait avec les 12 disciples). C’est ce qui demande plus de temps, d’énergie et de prière.

Dina Radafiarijaona a été nommé sur le poste d’animateur missionnaire,
de façon expérimentale, suite au départ de Mariana et Mateus (© Mission Jeepp)
Écouter les jeunes
Et s’il y a un challenge bien complexe à surmonter toujours dans ce ministère, c’est le fait d’être un projet consistorial avec le but de créer et garder le lien avec les 8 paroisses (ce qui génère parfois une sur-sollicitation interne), en sachant que c’est un ministère vers l’extérieur de l’Église qui demande beaucoup de temps de réflexion et de la créativité, car il faut toujours évaluer les actions et penser aux nouvelles stratégies de témoignage et d’évangélisation. Nous mentionnons cela car pour atteindre les objectifs de Jeepp il faut écouter les jeunes eux-mêmes, découvrir leurs attentes et leurs besoins : l’accueil intégral est important, mais il ne faut pas s’arrêter là ; les jeunes sont ouverts pour vivre l’intergénérationnel dans les paroisses, mais certains ajustements sont nécessaires, surtout pour ceux qui ne viennent pas de la tradition protestante.
Une attente croissante
La suite de Jeepp a été validée encore avant notre départ, lors du synode de la région CAR en 2021 : L’expérimentation d’un poste d’animateur missionnaire à plein temps, en la personne du pasteur de l’EPUdF Dina Radafiarijaona, depuis le 1er juillet 2022. Nous avons travaillé ensemble tous les trois jusqu’en décembre, dans une période de tuilage, ce que nous comprenons comme essentiel dans un ministère qui n’existait pas avant au sein de l’Église unie. Ce fut un grand moment d’échanges et de découvertes pour les deux parties : mine de rien, Dina avait déjà 17 ans d’expérience de ministère, et nous avons notre formation spécifique pour l’implantation des projets missionnaires. Mais aujourd’hui Jeepp est victime de son propre succès, et même s’il y a de plus en plus de personnes pour former des équipes avec Dina, nous voyons qu’une deuxième personne à plein temps est nécessaire pour continuer à assurer le bon lien avec les paroisses du consistoire, le travail sur les réseaux sociaux et l’accompagnement/discipulat de jeunes. Principalement, car il faut comprendre Jeepp comme un ministère de passage : la majorité de ces personnes vivent une période transitoire et à chaque rentrée nous avons 40 à 60 % du public qui change, c’est-à-dire que le renouvellement est constant.
En route pour Nice
Heureusement, un des fruits de ce ministère est d’avoir pu contribuer au bon lien dans le partenariat entre l’EPUdF, la NMS (Mission norvégienne) et la MZ (Missão Zero du Brésil), au point de vouloir garder cette relation entre les trois organismes pour lancer un nouveau projet sur la ville universitaire de Nice, dans la région PACCA (Mission Jeepp Nice). Nous arriverons sur place durant l’été 2023, mais avant nous profiterons de quelques mois sabbatiques au Brésil avec nos familles.
Nous souhaitons à Dina Radafiarijaona, notre successeur, et à toute l’équipe Jeepp toutes les bénédictions du Seigneur et du courage pour continuer à témoigner de l’Évangile du Christ d’une façon créative et captivante dans la ville de Lyon et dans le monde.
