éditorial

À l’heure où nous avons réalisé le dossier sur « les protestants dans le débat public », la situation était telle que certains interlocuteurs que nous avions sollicités n’ont pas souhaité aborder le sujet et ont refusé d’être interviewés. La parole publique n’est pas aisée dans ce monde où tout va vite, où tout peut être décontextualisé : la parole est décortiquée jusqu’à la moelle pour lui faire dire tout et surtout n’importe quoi ; les éléments de langage sont méticuleusement choisis, pesés pour éviter tout dérapage, toute parole malheureuse : cela illustre bien la difficulté actuelle de la prise de parole publique et personne n’en est à l’abri.

Le temps de l’été, même si les vacances ne sont pas au rendez-vous, invite à un rythme différent : les enfants sont peut-être au loin, chez les grands-parents – qui eux aussi adoptent donc un rythme particulier – ou en camp scout, les amis s’arrêtent sur la route des vacances, le soleil est (nous l’espérons) un peu plus présent, les tenues deviennent un peu plus légères et décontractées, les soirées s’étirent en longueur.

Enfin ! le soleil revient, pour ceux qui ne voulaient plus de la pluie, le temps du repos est là. Et nous en avons tous bien besoin, tant l’année écoulée fut riche en émotions et en projets. Alors chers abonnés, voici le temps de vous poser, voici venu le temps des retrouvailles entre amis et en famille. Mais c’est aussi un temps de nouvelles rencontres et de découvertes. Profitez-en, nous nous retrouverons à la rentrée.  

Il est des mots particuliers qui marquent l’existence. Au sortir d’un dîner dans le soir naissant de l’été, un des enfants, dans l’insolence de sa jeunesse, me posait cette question : « Toi, quel est ton plus grand regret ? »

Ce sont des pages régionales pleines de soleil et de fraîcheur à la fois que vous lirez dans ce numéro. On sort, on migre, on déplace son regard !

Avec l’été qui arrive, on se sent revivre. On peut enfin sortir et passer du temps à l’extérieur. Après plusieurs mois enfermé chez soi, on apprécie la chaleur du soleil et la liberté qu’il nous donne. Étonnement, on se sent aussi beaucoup plus motivé à faire du sport.

On fait bien des efforts dans notre Église (et tant mieux…), pour se mettre au diapason : élargir le champ du répertoire et des instruments, valoriser la musique et le chant dans la cohérence de la liturgie… preuve que cela manque d’évidence.

Ou presque ! Si la nature s’éveille, les abeilles bourdonnent, les fleurs jaillissent, ce n’est pas le cas partout en France. Tempêtes, inondations à répétition sont le lot quotidien de certains de nos compatriotes. Mais ce n’est pas grave, ici tout n’est qu’ordre est beauté, luxe calme et volupté…

Leipzig, mai 1724, il y a juste 300 ans. Dans la bibliothèque que son mari Johann Sebastian a aménagée à leur nouveau domicile, Anna Magdalena Bach recopie une cantate, le sourire aux lèvres – souvent on sourit quand on se délecte. Autour d’elle, des centaines de volumes : partitions, ouvrages de théologie en latin, en grec, des écrits de Luther et sa traduction en allemand de la Bible annotée de la main de Bach…

Au moment où j‘écris ces lignes, des actes de violence perpétrés par des mineurs sur des éIèves au sortir de leur établissement scolaire respectif sont révélés par les médias. Comment rester insensibles à cette violence? Comment la France en est-elle arrivée là ? Que pouvons-nous faire ? Rester les bras ballants ?