Denise Brigou, une vie au service des plus défavorisés

Denise Brigou, major de l’Armée du Salut, a ouvert un centre d’accueil de jour à Paris pour les sans-abris, c’était lors du grand froid de 1985. Elle est également l’auteur du livre Soupes de nuit aux éditions Belfond. Portrait de cette femme au service des plus défavorisés.
Denise Brigou © Françoise Vinard
Denise Brigou © Françoise Vinard

Denise commence son engagement à l’Armée du Salut comme soldat au Palais de la Femme à Paris durant dix ans. Elle suit ensuite l’école militaire de l’Armée du Salut durant trois années et devient officière. En 1984, elle obtient son premier poste et dirige une paroisse dans le quartier Ménilmontant à Paris où elle crée une communauté de prière avec les habitants.

 

 

Des repas servis chaque jour

 

Lors du grand froid de 1985, on lui demande d’ouvrir un centre d’accueil de jour pour les sans-abris à Belleville (Paris). « Sans aucune publicité, les personnes ont afflué rapidement », se souvient-elle. Des liens se sont créés et certains proposent leur service. « Eux aussi ont un savoir-faire. Ils me disaient : je revis ! ».

 

Et lorsque la nourriture se fait rare, Denise vit par la foi et les repas sont servis chaque jour. « Certes, ils ont mangé beaucoup de raviolis, dit-elle avec humour, mais ils ont toujours eu à manger ». Elle leur demande une participation financière car pour cette femme de convictions, leur faire l’aumône est un manque de respect.

 

Après les repas qu’elle prend toujours avec eux, elle propose une réunion de prière. « Certains jours, 200 à 350 personnes restaient, et comme la pièce était trop petite, ils écoutaient dans la rue ».

 

Mais la mission de l’Armée du Salut se résumant en trois mots : Soupe, Savon, Salut, le repas est prioritaire et la prière facultative.

 

 

Et des domiciliations avant l’heure

 

Il est même arrivé à Denise de faire des domiciliations pour que ses protégés puissent trouver un travail. « À cette époque, c’était totalement illégal, avoue-t-elle, mais lorsque cela a été autorisé, on m’a dit : vous aviez raison de le faire ».

 

Et puis en 2000, Denise accepte une subvention. Le centre déménage alors dans une maison neuve : la Maison du partage, rue du Département dans le 18e arrondissement de Paris. Il y est proposé tous les services de première nécessité : douche, vestiaire, repas, assistante sociale, médecins… Seulement, sans diplôme d’éducatrice, elle doit arrêter cette mission. Mais cela ne la démotive pas pour autant, Denise retourne au Palais de la Femme où elle ouvre un centre d’accueil. « J’ai toujours eu des opportunités pour aller là où Dieu m’appelait ».

 

Aujourd’hui à la retraite, Denise poursuit son engagement au service des plus pauvres en distribuant des colis alimentaires à base de nourriture récupérée.

 

De son engagement au service des plus démunis, elle en garde une grande gratitude : « Je suis cet appel de Dieu depuis 23 ans. Je suis heureuse et reconnaissante de le poursuivre encore aujourd’hui. »

 

 

 

 

 

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