Pardon

Les aumôneries catholique, protestante et musulmane ont proposé à un groupe de personnes détenues au Centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand de se rendre a? la communauté? des Frères de Taizé pour une journée ouverte a? la spiritualité? et a? l’échange.

Il y a des actes, comme un crime ou un viol, que l’on pense ne jamais pouvoir pardonner. Pour certaines victimes, le chemin du pardon est douloureux, mais possible.

Responsabilité et solidarité sont les maîtres-mots de ce qui fonde les relations entre les Églises locales au sein de l’Église protestante unie de France, dans tous les domaines.

Afin de dénouer les conflits, l’Église protestante unie promeut la formation à la médiation. Sophie Zentz-Amédro s’est engagée dans un tel parcours (avec l’Institut des hautes études en médiation et en négociation, IHEMN).

Après un traumatisme lié à une agression ou un attentat, que se passe-t-il ? Nous avons tous en tête l’affirmation « Ils n’auront pas ma haine » prononcée par l’époux d’une femme décédée dans l’attentat du Bataclan en 2015, mais l’absence de haine ne signifie pas pardon.

Tapie au fond de soi ou dévoilée publiquement, la culpabilité est le fruit d’un écart ressenti entre une norme et la réalité. Ses ressorts sont aussi complexes que ses expressions sont variées.

Georges Salines a perdu sa fille Lola dans la nuit du 13 novembre 2015. Elle est morte dans les attentats du Bataclan.

Pardonner, c’est remettre une dette. Une dette symbolique, bien entendu, liée à une offense ou à une blessure morale, mais qui peut avoir aussi des conséquences matérielles ou physiques. Selon un ordre croissant de gravité, celui qui est offensé a peut-être reçu une insulte, mais a peut-être aussi subi un coup malencontreux dans une bousculade, ou a perdu des biens dans un accident, voire est endeuillé par la disparition de ses proches.  

Claudine a perdu un enfant lors d’un accident de vélo il y a quarante ans, renversé par une voiture. Pour elle, le pardon n’a jamais été d’actualité. Elle témoigne.

L’Église de Suède a officiellement demandé pardon au peuple sami pour l’oppression liée à la colonisation, à travers la bouche de son archevêque Antje Jackelén, au cours d’une célébration, le 24 novembre dernier en la cathédrale d’Uppsala.