Les participants de notre région © Nadine Heller
Qu’est-ce donc que cette « Assemblée du désert ? »
Voici la description qui en est faire sur la page d’accueil du site internet qui y est consacré :
« C’est un grand rassemblement protestant organisé chaque année le premier dimanche de septembre sur les terrains du Musée du Désert. La première Assemblée eut lieu le 24 septembre 1911. Depuis cette date, tous les ans à l’exception de quelques années de guerre, se tient l’assemblée du Désert, réunissant 10.000 à 15.000 personnes dans une ambiance à la fois recueillie et joyeusement familiale. Les participants viennent principalement des Cévennes et du Languedoc, mais très nombreux aussi de toute la France et de l’étranger, sous les chênes et les châtaigniers du Mas Soubeyran, pour un culte le matin terminé par la sainte Cène, et des allocutions historiques l’après-midi. »
Et pourquoi le « désert » ?
« Dans l’Histoire du protestantisme français, l’expression Désert définit une période qui s’étend de la Révocation de l’Édit de Nantes (1685) à la Révolution Française (1789).
Privés alors de liberté de culte, c’est loin des villes, cachés dans les endroits isolés, déserts (dans les forêts, les garrigues, les grottes ou les ravins…), que les protestants de France (en Cévennes, mais aussi en Haut-Languedoc, en Poitou, Dauphiné, Vivarais…) furent obligés de vivre clandestinement leur foi. »
L’édition 2025
Cette année nous étions 37 participants venus des quatre coins de la région Est-Montbéliard à monter dans le bus le 6 septembre au matin. Nous étions hébergés au centre d’accueil de groupes du Val de l’Hort à Anduze. Côté confort cela ressemblait plus à une colonie de vacances qu’à un hôtel 4 étoiles mais qu’à cela ne tienne, cela n’a entamé, ni la bonne humeur, ni l’entrain du groupe et les liens se sont tissés rapidement. Le temps fort a été le culte du dimanche matin. Près de 3000 personnes étaient réunies et il est vrai que cela fait chaud au cœur que de se retrouver au milieu d’une assemblée aussi nombreuse et recueillie.
Le thème qui portait l’assemblée de cette année était « l’esprit souffle ou il veut, 1525-2025, 500 ans d’une extraordinaire diversité protestante ». Ce fut l’occasion de réentendre que le protestantisme a de multiples visages et qu’il est loin d’être monolithique. Le message final de Joëlle Sutter-Razanajohary (Fédération des Églises baptistes de France) était percutant et a pris la forme d’une exhortation que nous pouvons appliquer aussi à notre vie en Église :
« Ne nous enfermez pas dans nos excès ! Mon cœur saigne lorsque j’entends un luthéro-réformé affirmer que les évangéliques ne sont pas des protestants. (Tout comme lorsque j’entends un évangélique rétorquer que vos Églises sont mortes ! Et je me demande toujours « Mais de quel droit ? ») Lorsque les faiblesses ou les excès prennent la première place dans les relations, l’amour s’éteint et le suc amer du mépris, des jugements, empoisonne nos églises et nos temples ! … Partout où c’est possible, entretenez les relations, supportez le malaise que notre différence produit en vous. (…) mettez nos forces et nos lumières sous la loupe. Qu’elles vous inspirent et vous enrichissent. »
Le lendemain nous avons entamé le chemin du retour en passant la matinée à la « bambouseraie en Cévennes » un immense parc tout entier dédié au bambou et aux plantes exotiques qui ont pu être acclimatées dans la région. C’est un havre de paix et de tranquillité et la visite fut très instructive : saviez-vous que certaines espèces de bambou sont aussi solides que du fer ?
Le groupe est rentré certes un peu fatigué par ce week-end bien rempli mais aussi nourri par tout ce qui a pu être vécu, reçu et partagé.
