« Notre église n’est pas toute seule pour annoncer l’évangile. Nous sommes dans une famille, nous avons besoin des autres pour nous exprimer, explique le pasteur Ulrich Weinhold, secrétaire national chargé des relations internationales de l’Église protestante unie de France. L’Église protestante unie est témoin de la vérité qui la dépasse. Il est important d’être dans un plus grand que nous, de se reconnaître comme l’un des visages de l’unique Église du Christ. » C’est dans cet esprit qu’Ulrich Weinhold se rendra à l’assemblée générale de la Communion mondiale d’Églises réformées (Cmer), avec la pasteure Hanitra Ranaivoson de l’Église protestante unie de Haute-Provence. Ils y retrouveront des délégués du monde entier puisque la Cmer compte plus de 230 Églises membres dans près de 110 pays, représentant environ 100 millions de fidèles.
Une référence à l’épître aux Hébreux
Le thème 2025 de l’assemblée générale, qui se réunit tous les sept ans, fait référence à l’épître aux Hébreux : « Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enlace si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée » (He 12.1). « Nous sommes encouragés par les autres à poursuivre notre course, commente le pasteur Ulrich Weinhold. C’est particulièrement pertinent pour nous en France. C’est une manière de dire que la foi nous porte et que nous persévérons en tant que témoins de l’Évangile dans la société, même si nous sommes une petite église minoritaire. »
Pour préparer l’assemblée générale, les futurs délégués ont reçu un projet de manuel qu’ils ont pu commenter avant la version finale. Des documents de réflexion s’y articulent autour des cinq grands domaines d’action de la Cmer : « Favoriser une communion juste », « S’engager pour la justice », « Faire de la théologie pour la transformation », « La mission dans un contexte de crise » et « Travailler avec tous les partenaires que Dieu met à notre disposition ». « L’engagement pour la justice est caractéristique de cette alliance. Elle a très tôt défendu les droits de l’homme, par exemple en protestant contre la situation des Améridiens, dès le xixe siècle, et contre l’Apartheid en Afrique du Sud, au xxe siècle, souligne Ulrich Weinhold. Il y a une relation intrinsèque entre justification et justice. »

150 ans d’alliance réformée
Lors de son assemblée générale 2025, la Communion mondiale d’Églises réformées (Cmer) fêtera 150 ans de mission et de témoignage communs. Car ses origines remontent à 1875, année de création, à Londres, de « L’Alliance des Églises réformées dans le monde ayant adopté le système presbytérien ». Un siècle plus tard, en 1970, à Nairobi (Kenya), cette organisation presbytérienne fusionne avec l’organisation congrégationaliste pour former l’Alliance réformée mondiale. Puis en 2010, à Grand Rapids dans le Michigan (États-Unis), c’est le Conseil œcuménique réformé qui les rejoint à son tour : l’actuelle Cmer est née. Une belle histoire d’unité confessionnelle, avec comme ancrage la Réforme du xvie siècle et notamment la théologie de Jean Calvin.
