Église verte est née d’une démarche anglaise qui s’appelle Eco-congregation, créée par l’association protestante A Rocha. Dans la transposition en France, une dimension a un peu été oubliée : ce que les Anglo-Saxons appellent l’aspect « communautaire », c’est-à-dire rendre service à son quartier, sa ville, la société civile… Or dans cette matière, nos paroisses ont des ressources insoupçonnées.

méthode développée par Joanna Macy sur « le travail qui relie » lors
de sa session de mars 2025 dans la Drôme© NRR
De nombreuses ressources
D’abord, des locaux ou des terrains qui peuvent être prêtés pour accueillir des réunions, des rencontres publiques, des fêtes… Du matériel : des chaises ou de la sono. Bien sûr, elles peuvent publiquement prendre
position sur un problème local ou offrir au contraire leur médiation. Mais aussi du spirituel. Une lutte met à rude épreuve les sentiments, l’image de soi. N’importe quel pasteur qui s’est trouvé engagé dans une lutte sait que ses compétences en matière d’écoute et d’accompagnement sont souvent sollicitées par les participants de manière informelle.
Importance de la militance
Notre chance est que les nouvelles générations militantes – dans la suite du mouvement Extinction Rébellion – se sont réintéressées à cette dimension spirituelle. Elles ont constaté que, dans l’engagement, l’espérance, la tristesse, la déception, la colère ou la peur ne sont jamais loin. Si on n’y prend pas garde, cela peut miner nos capacités à agir, mais aussi à écouter ou à négocier. À la suite d’une auteure qui s’appelle Joanna Macy se sont développées des démarches dites « écopsychologiques » ou de culture régénérative qui prennent la forme de rituels et de jeux. Si l’auteure se revendique du bouddhisme, sa naissance dans un milieu protestant transparaît et ses propositions sont tout à fait adaptables en milieu chrétien ou non croyant.
Pour aller plus loin
Joanna Macy, Écopsychologie pratique et rituels pour la terre. Revenir à la vie, Éditions Le souffle d’or, 2021, 312 p., 21, 90 €
