L’extrême droite, mais aussi la droite et au final la plupart des partis politiques se sont emparés du sujet. Les gouvernements aux Pays-Bas, en Hongrie, en Italie mènent une politique visant à limiter les flux migratoires. Il en va de leur crédibilité. En France, en Espagne et en Allemagne la thématique fait le jeu des partis d’extrême droite. Au Royaume-Uni, elle a même alimenté les émeutes d’août.
Une question politisée
L’immigration est assimilée à un danger, associée à la délinquance. Un fait divers bien choisi peut confirmer cette idée. Les pays européens seraient menacés par « un grand remplacement ». Pourtant les migrants ne forment pas un groupe bien défini. Ce sont des étrangers installés légalement ou non, de toutes les religions, de tous les pays, de toutes les couleurs de peau… On peut même s’étonner qu’un Bardella ou un Zemmour agite cette thématique quand on connaît leurs origines métissées. À vrai dire une politique de contrôle des frontières existe depuis des années, même à l’échelle européenne. La Méditerranée comme la Manche sont d’ailleurs devenues des mouroirs. Dernier paradoxe, l’Europe est le seul continent à perdre des habitants. Il a donc besoin plus qu’aucun autre de populations venues d’ailleurs.
Un levier de pouvoir
Et si la question migratoire n’était qu’un levier de pouvoir ? Le cas finlandais m’a interpellé. Le gouvernement droite/extrême droite a pris des mesures radicales face au phénomène migratoire qui menace le pays… Mais d’où viennent ces nouveaux venus ? Ils traversent la Russie, c’est même ce pays qui a orchestré leur déplacement. Or le pays de Poutine est lié à bien des partis d’extrême droite. Il suffit de regarder les votes au parlement européen ou les flux financiers pour s’en convaincre. La Russie favorise donc l’immigration en Europe alors que ses alliés la dénoncent ! Il s’agit bien sûr de donner du grain à moudre aux partis d’extrême droite. Les ficelles sont grosses et pourtant ça marche.

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Un défi pour demain
Il serait pourtant illusoire de croire que la question migratoire n’est pas un défi pour l’avenir. Le phénomène est certes ancien, et ses causes sont bien connues. Les motivations des migrants sont souvent économiques – quitter un pays pauvre pour un riche – parfois humanitaires – fuir la famine ou la guerre. Sauf qu’une nouvelle cause apparaît : les réfugiés climatiques se font plus nombreux chaque année. Littoraux submergés, températures létales en zones tropicales, disparition d’îles… Des régions entières seront vidées de leur population. Des centaines de millions de personnes seront déplacées. Le dérèglement climatique deviendra politique. C’est bien là un défi majeur qu’il sera bien illusoire de traiter à l’échelle nationale. Les fils barbelés seront alors des plus inappropriés ! Les solutions sont ailleurs mais qui s’en préoccupe vraiment ? Il est bien difficile de conceptualiser ce qui n’est jamais arrivé.
