Anne-Marie Feillens, présidente de la région Sud-Ouest © DR
Quel a été votre parcours avant de prendre la présidence de la région Sud-Ouest ?
D’aussi loin que je me souvienne, la spiritualité a toujours été présente dans ma vie. Le besoin de prier, la certitude d’un Tout-Autre accessible et à l’écoute… Avec des parents pratiquants, j’ai pu vivre cette dimension de prière en allant au culte avec eux lorsque j’étais enfant. En tant qu’étudiante, j’ai continué cette pratique du culte et c’est en discutant avec le pasteur que ce dernier m’a suggéré de faire des études de théologie et d’envisager de devenir pasteure. Pasteure ? Mais comment fait-on ? Je ne m’étais jamais posé la question. Du jour au lendemain, j’ai démissionné du poste de secrétaire que j’occupais à l’époque et j’ai commencé les études à l’IPT de Paris, puis à Montpellier. La Commission des ministères a confirmé l’appel que m’avait adressé ce pasteur et j’ai été admise en proposanat à Besançon. J’y ai exercé quatorze ans puis j’ai quitté la région Est pour la région Sud-Ouest, en répondant à l’appel du conseil presbytéral d’Orthez. J’ai ensuite été appelée au poste de présidente du conseil régional, que j’occupe depuis cinq ans maintenant.
Quels sont pour vous les enjeux de ce ministère ?
Ce ministère au sein du conseil régional est un ministère de coordination, d’articulation : entre les Églises locales et l’union nationale, entre les Églises locales elles-mêmes, entre les pasteurs·e·s. Plusieurs défis sont devant nous, dans l’accompagnement des Églises locales. Les territoires historiquement protestants n’ont plus le renouvellement familial qui perpétuait leur dynamisme d’une génération à la suivante. Les Églises locales situées dans ces territoires ont à intégrer cette réalité et à trouver de nouvelles formes de dynamisme pour rester ces lieux d’annonce de l’Évangile, notre mission principale. Nous sommes dans une période charnière quant à Anne-Marie Feillens, présidente de la région Sud-Ouest l’engagement des membres d’Église.
La majorité de ces personnes, au service dans leur Église locale, le sont depuis de très nombreuses années et s’arrêtent, petit à petit. Il faut penser au renouvellement des forces vives et susciter de nouveaux engagements. Pour cela, il faut proposer des formations adaptées (à la célébration de cultes dominicaux, de cultes de maison, d’accompagnement des familles dans les naissances, unions, décès, etc.). Lors du renouvellement des conseils presbytéraux, au printemps 2024, nous avons constaté qu’un grand nombre de personnes ne sont pas familières du système presbytérien synodal ainsi que des rouages de l’organisation de notre Église dans l’union nationale, en région ou localement. Là encore il est important de proposer des formations pour limiter les tensions dues aux écarts de compréhension. L’Église est concernée par les questions de harcèlement, de violence, de postures inappropriées. Elle doit en être consciente, ne pas les minimiser. Elle doit apprendre à contrer ces attitudes et ces actes inadmissibles en réagissant de manière réactive et juste.
Lorsque vous parvenez à avoir du temps libre, comment vous ressourcez-vous ?
J’aime lire des romans, notamment policiers. La lecture me permet de m’évader, de voyager, de découvrir des univers différents. J’aime aussi passer du temps en famille, avec mes filles, et partager ces moments ensemble, avec mon mari.
