
de la région réformée pour l’EPU région
parisienne ©DR
Samuel Amédro, vous débutez votre second mandat à la présidence de la région parisienne de l’Église protestante unie de France. Revenons d’abord sur votre parcours : quelles expériences vous ont conduit à cette responsabilité ?
Je suis né en 1967 et, avant d’être pasteur, j’ai travaillé comme infirmier. Ce métier du soin et de l’écoute m’a profondément formé. J’ai ensuite exercé mon ministère à Crest, Lyon, Casablanca puis Paris. Chaque étape m’a permis d’approfondir ma compréhension de l’Église et de son rôle dans le monde. J’ai également eu la joie d’initier des projets collectifs comme le Grand Kiff en 2009, l’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa à Rabat en 2012, les Rendez-vous de la pensée protestante ou encore le Dîner des protestants. En tant que président de l’Église évangélique au Maroc, j’ai expérimenté l’importance du dialogue interreligieux. Depuis 2021, je préside le conseil régional de la région réformée en Île-de-France. Ces quatre années ont été marquées par une belle dynamique collective avec un conseil reçu comme un cadeau.
Dans ce second mandat, comment envisagez-vous votre ministère en région parisienne ? Quels seront vos axes de travail prioritaires ?
Je poursuis ce ministère avec le désir de rester au service des Églises locales. Notre conseil a identifié trois axes qui structurent notre action : soutenir l’annonce de l’Évangile en soulageant les charges locales, encourager la croissance à travers les projets qui font grandir l’Église, et prendre soin des relations fraternelles. Chaque dimanche, je visite une paroisse différente pour prêcher, écouter et rester connecté au terrain. Cette présence régulière me permet de faire remonterles besoins concrets et d’ancrer notre action régionale dans la réalité des communautés. Le travail en équipe avec les pasteurs, les salariés régionaux et les membres du conseil est une richesse. Il s’agit d’encourager, de relier, d’ouvrir des perspectives. La région parisienne est vaste, diverse, stimulante. Elle nous pousse à penser large, tout en restant proche.
Samuel, une responsabilité aussi intense demande une véritable ressource spirituelle et personnelle. Comment faites-vous pour vous ressourcer ?
Chaque matin, je commence la journée par la lecture de la Bible et un temps de prière. C’est mon socle. J’y ajoute souvent des lectures théologiques. Le dimanche, la prédication me maintient dans une posture d’écoute du texte et des personnes. Pour les grandes décisions, je pars en retraite chez les Diaconesses de Reuilly. C’est un lieu paisible où je peux discerner en profondeur. Les vacances me permettent de sortir du cadre et de retrouver un équilibre. Être avec mes petits-fils, faire de la reliure ou d’autres activités manuelles, cela me ressource autrement. Enfin, écrire m’aide à formuler ce que je vis et crois. J’ai récemment participé à une correspondance avec le cardinal Jean-Paul Vesco : un échange fraternel qui témoigne de ma conviction que l’Évangile se vit dans la rencontre et l’ouverture, et que les institutions doivent en être les servantes, non les prisons.
