Pierre de Salis © DR
Pierre, qui es-tu ?
Je travaille depuis 2012 à l’Office protestant de formation (OPF), à Neuchâtel (www.protestant-formation.ch). Celui-ci s’occupe de la formation professionnelle des pasteurs et des diacres des Églises réformées de la Suisse romande. Il met aussi sur pied des offres de formation continue destinées à toutes les personnes professionnellement engagées, de même qu’un cours biblique à distance, tout public (www.etudierlabible.ch). L’OPF collabore depuis de nombreuses années avec la CPLR pour mettre sur pied des stages de formation pour les pasteur·e·s de Suisse, de France et de Belgique.
Auparavant, j’ai été pasteur de paroisse, puis directeur du Centre de formation de l’Église du canton de Neuchâtel, puis chargé de formation théologique, avec divers engagements autour du dialogue interreligieux. Mes études ont été effectuées aux universités de Lausanne et de Neuchâtel, suivies par une année de recherches postgrade (bourse du COE) à l’Institut supérieur de théologie de Buenos Aires (Isedet).
J’ai présidé le Synode suisse de 2019 à 2020, années marquées non seulement par le Covid, mais surtout par le passage de la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) à l’Église réformée évangélique de Suisse (EERS), avec l’élaboration d’une nouvelle constitution et d’un nouveau règlement du Synode.
Pour(-)quoi écris-tu ?
J’attache une grande importance à la recherche théologique : une curiosité, une passion, une force qui doivent porter le ministère pastoral. Chaque pasteur·e devrait pouvoir consacrer un peu de temps à cultiver sa flamme pour la recherche théologique personnelle. Travailler dans l’Église devient de plus en plus difficile face aux défis de société, à la montée des individualismes et à la diminution des moyens pour poursuivre sa mission. Dans ce sens, j’ai mené une recherche qui m’a conduit jusqu’à l’obtention d’une thèse de doctorat, soutenue à l’École pratique des hautes études (Paris) et à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve). C’était très important pour moi de mener ce projet à son terme et de pouvoir le partager avec d’autres, d’abord en publiant ma thèse, puis un ouvrage plus accessible, permettant de redonner à d’autres ce que la recherche théologique m’a procuré durant toutes ces années.
Quelle est l’histoire de ce livre ?
Les Corinthiens. Des lettres pour gérer nos crises s’inscrit dans le sillage de ma thèse. Elle était consacrée à l’analyse de la crise traversée par la communauté chrétienne de Corinthe (telle qu’on en trouve la trace dans 2 Corinthiens 10-13). Comment Paul s’y prend-il, avec ses lettres, pour résoudre à distance les conflits au sein de l’Église locale ? Autant la thèse analyse l’efficacité de la communication épistolaire antique, autant mon petit livre cherche à montrer ce que la gestion de ces redoutables conflits d’il y a 2000 ans permet de thématiser aujourd’hui, ceci tant sur le plan de la foi que sur celui du fonctionnement de l’Église.
Les Corinthiens, des lettres pour gérer nos crises, Pierre de Salis, Cabécita, 2019

