
Qui êtes-vous ?
Très tôt écosensible, la dimension spirituelle de l’existence a commencé à se révéler au contact des sagesses orientales et de la pratique de la méditation zen. L’assise silencieuse m’a aidé à comprendre que notre monde et ce que nous sommes sont plus, bien plus, que l’idée que nous nous en faisons. Ma conscience s’est alors éveillée au divin. Puis, Celui que je n’attendais pas, Jésus-Christ, m’a saisi un jour de septembre 1981, peu avant un séjour en Inde. J’ai approfondi par la suite (1984), dans une vie religieuse, l’oraison carmélitaine ou prière silencieuse. Après un master en théologie sur la résurrection de la chair (1993), j’ai consacré une thèse de doctorat à Thérèse de Lisieux (2002). En 2007, j’ai retrouvé l’état laïc, exercé le métier d’APS, puis celui de CPE dans un collège jusqu’en 2016. À l’écoute de notre monde en mutation, mon engagement présent est à la croisée de la foi chrétienne, de la quête de sens et des défis sociétaux actuels. Je suis membre de la Société œcuménique et francophone de théologie de l ’écologie, des associations Chrétiens unis pour la Terre et du Mouvement Laudato Si’ ainsi que du Pôle interspirituel du Forum 104.
Pour (-) quoi écrivez-vous ?
L’écriture s’est immiscée dans ma trajectoire de vie au gré de mes études de philosophie et de théologie. Il m’a d’abord été demandé de publier ma thèse, puis sur des thématiques gravitant autour de la spiritualité. L’écriture est devenue peu à peu le médium d’une mission : éveiller aux fondamentaux de l’Évangile dans le contexte civilisationnel notre temps. Autrement dit, j’écris pour inviter à mettre à jour le trésor de notre foi et de notre espérance.
Quelle est l’histoire de ce livre ?
La genèse de ce livre s’origine dans deux événements : la publication en 2015 de l’encyclique Laudato si’ (LS) ; et une chute à vélo, fin janvier 2016, provoquant une grave fracture au genou droit qui m’a confiné en milieu médical jusqu’en avril 2019. Durant cette longue période, la lecture de LS et des ouvrages traitant des possibilités d’effondrement de notre civilisation, étayée par celle des données scientifiques sur le « séisme » écologique m’ont bouleversé. J’ai pris conscience de la dérive mortifère de notre monde fondé sur un système extractiviste-productiviste-consumériste. Et surtout que la racine de la méga-crise actuelle était spirituelle. Comment réagir ? me suis-je demandé. La rédaction de Effondrements ou révolution ? Un appel au sursaut
spirituel a été une de mes réponses. L’intention de cet essai est d’expliquer que sans une bifurcation collective enracinée dans une profonde conversion personnelle restauratrice de notre lien avec la nature-Création et avec le mystère transcendant qui l’anime, les voies de résilience seraient vaines. L’immense grâce de la foi est de croire en Dieu créateur de toute chose, qui s’est fait l’un de nous pour insuffler en chacun un amour à l’égard de « tout ce qui vit et respire », entendre tant « la clameur des pauvres que celle de la Terre » et comprendre que « tout est lié », car lui-même est « relations ». La « conversion écologique » n’est autre qu’une formidable mise à jour de la conversion évangélique à laquelle nous convie Jésus-Christ. Ne loupons pas ce kairos !

Vous pourrez retrouver William Clapier le 17 mai à Oullins, au festival Terre d’espérance !
