
Qui êtes-vous ?
Avec ma femme, je vis à Lunebourg, en Allemagne, depuis plus de 40 ans. Nous avons quatre enfants et neuf petits-enfants. Jusqu’à ma retraite, j’ai travaillé comme directeur d’études dans un lycée. En outre, j’ai été chargé de cours à l’université de et co-éditeur de l’historique Lüneburger Blätter. Je me consacre depuis plusieurs années aux écrits et à l’œuvre de Sébastien Castellion.
La foi chrétienne a été très tôt importante pour moi (en plus du sport). Après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires et effectué une année de bénévolat dans un foyer pour enfants handicapés, j’ai étudié le latin/grec, l’histoire et la philosophie à Hambourg, Fribourg-en-Brisgau et Bâle, ainsi que la théologie, en particulier l’histoire de l’Église, à Bâle.
À Bâle, j’ai rencontré des professeurs importants en la personne de l’historien de l’Église Max Geiger, du latiniste Harald Fuchs et de l’historien Werner Kaegi, qui m’a offert la thèse du théologien Paul Wernle sur Calvin et Bâle (1536-1552).
Après avoir obtenu mon doctorat, j’ai enseigné à Bâle et à Zurich et j’ai travaillé pendant un an comme assistant à l’Institut d’histoire de la Réforme suisse à l’université de Zurich, avant de décider de retourner en Allemagne pour travailler comme enseignant et ainsi renoncer à une éventuelle carrière académique.
Pour (-) quoi écrivez-vous ?
J’ai commencé à écrire en tant qu’étudiant grâce à mes études scientifiques, à des présentations et à des articles spécialisés et, enfin, à travers ma thèse sur Calvin et Bâle. J’aime faire des recherches et rendre compte des nouvelles découvertes scientifiques. Je peux aussi être heureux lorsqu’un texte est réussi. Je dois à l’école stricte de mes professeurs bâlois Harald Fuchs et Werner Kaegi la prise de conscience qu’écrire est un travail difficile, sérieux et responsable et qu’il faut écrire de façon simple et compréhensible, en pensant toujours au lecteur. C’est ce que j’ai essayé de faire dans ma thèse de doctorat.
Quelle est l’histoire de ce livre ?
L’histoire de ce livre commence en 2019 avec des professeurs allemands souhaitant publier une nouvelle série intitulée Portraits humanistes « qui ont fait preuve d’humanité, d’éducation et de miséricorde à travers leur vie, leurs discours, leurs écrits, leurs actions ». Ils ont ainsi choisi l’humaniste bâlois Sébastien Castellion. Comme je m’étais déjà fait un nom à l’époque grâce à diverses publications sur Castellion et que j’avais traduit certains de ses écrits en allemand, ils m’ont demandé de l’introduire dans leur série. Le présent ouvrage Sébastien Castellion (1515-1563). L’apôtre de la tolérance aux temps des querelles confessionnelles est la traduction française, réalisée par Rosette Beglinger, de cette brochure.
Ma motivation première est de mieux faire connaître l’importance de Castellion : sa lutte pour la tolérance, la liberté de conscience et de croyance. Malgré le récit de Stefan Zweig, Castellion contre Calvin. Une conscience contre la violence, il demeure largement inconnu.
Lorsqu’on m’a proposé le thème « Calvin et Bâle », j’étais très impatient de travailler sur Calvin. Mais dans le contexte de la controverse sur la tolérance déclenchée par l’affaire Servet et menée par Castellion et ses amis contre Jean Calvin et Theodore de Bèze, Castellion est devenu la figure principale de mon œuvre. Je le considère plus chrétien et moderne que Calvin dans sa revendication de tolérance et de liberté de croyance, mais aussi dans sa lutte pour les droits de l’homme, faisant preuve d’un grand courage.
