Cancel culture

Un mouvement est apparu au début du 21e siècle visant à faire disparaître de notre paysage culturel et historique tout ce qui n’est plus jugé digne d’être gardé en mémoire.

Exemple anonyme : la statue d’un homme sur la place publique, connu pour son œuvre littéraire, mais qui a un passé lié à la traite des esclaves. Pour les adeptes de la « cancel culture » (culture de l’élimination), il faut tout simplement déboulonner sa statue et rayer de notre mémoire cet auteur.

 

Si ce mouvement semble récent, la damnatio memoriae* de l’Empire romain nous prouve que l’humanité a toujours, pour des raisons diverses, tenté d’effacer de la mémoire collective certains personnages ou certains événements. Mais jamais suffisamment pour qu’ils disparaissent totalement !

 

Le déboulonnage de la statue de Christophe Colomb au Capitole de Saint-Paul, dans le Minnesota (États-Unis) en 2020 (© Wikimedia Commons)

 

 

Souvent dans l’Histoire, une partie de l’humanité tente d’asservir ou de détruire une autre partie de l’humanité. Et parmi ces personnes, certaines ont connu des faits de gloire qui ont été mis en avant par des statues, des livres, des tableaux, etc. Mais si nous devions détruire tout ce qui nous dérange, la moitié de ce que l’humanité nous a laissé devrait disparaître. Et nous n’aurions ni la mémoire ni la conscience des fameuses « répétitions » de l’Histoire.

 

Alors, oui, nous devons tirer les leçons de l’Histoire ; non, nous ne devons pas passer sous silence les actions les plus honteuses de certaines de nos gloires. Mais pour pouvoir réfléchir, prendre du recul, ne serait-il pas plus pédagogique de ne plus rien cacher de la face sombre de certains de nos héros nationaux ? Enseignons les faits de gloire et les horreurs, inscrivons devant les statues la totalité de l’Histoire et laissons agir la liberté de conscience de tous. N’effaçons pas la mémoire de l’humanité.

 

*Elle vise le plus souvent un·e puissant·e, et consiste à annuler ses honneurs, à effacer son nom des monuments publics, des monnaies, voire à renverser les statues le/la représentant.

#Ces théories qui nous dérangent #Dossiers

Nos titres

Ensemble
N°699 - novembre 2025
Le Cep
N°740 - novembre 2025
Le Ralliement
N°349 - novembre 2025
Liens protestants
N°209 - novembre 2025
Paroles protestantes Est-Montbéliard
N°500 - novembre 2025
Paroles protestantes Paris
Réveil
Échanges

NEWSLETTER

Pour aller plus loin

L’antispécisme, une autre lecture du vivant
Ces théories qui nous dérangent
L’antispécisme, une autre lecture du vivant
Notre rapport aux autres humains est toujours un délicat jeu d’équilibre, mais qu’en est-il de notre rapport aux autres espèces, aux animaux ? L’antispécisme nous invite à la réflexion.
Humiliation et altérité, un regard chrétien
Ces théories qui nous dérangent
Humiliation et altérité, un regard chrétien
En prenant acte de la pluralité des regards aujourd’hui portés sur « l’Histoire », comment intégrer avec respect la consistance de l’autre et le récit de sa propre histoire – parfois une histoire d'humiliation ?  
« Théories » ou non : des regards qui nous font avancer
Ces théories qui nous dérangent
« Théories » ou non : des regards qui nous font avancer
À défaut de se présenter toutes comme des « théories », ce sont des idées, des angles de recherche ou de nouvelles façons d’appréhender une réalité humaine qui concernent nos sociétés… et donc nos Églises.
Nouveaux regards et nouveaux mots : Quand le woke bouscule nos visions du monde
Ces théories qui nous dérangent
Nouveaux regards et nouveaux mots : Quand le woke bouscule nos visions du monde
Quand la façon de voir le monde évolue rapidement, un fossé semble se creuser entre les générations. N’est-ce pas le cas depuis une décennie ? Woke, racisme systémique, intersectionnalité… des mots surgissent qui divisent et ne sont pas toujours compris.
Gare aux « ismes », ces systèmes qui nous enferment
Ces théories qui nous dérangent
Gare aux « ismes », ces systèmes qui nous enferment
Communisme, libéralisme, wokisme, créationnisme ou christianisme ont en commun une terminaison en « isme » qui n'est pas neutre.