C’est dans ce cadre que la mairie de Lyon a sollicité le diocèse de Lyon qui a élargi cette demande aux membres du CREL (Comité des responsables d’Églises de Lyon) pour accueillir de jeunes mineurs non accompagnés de janvier à juin 2025 en partenariat avec l’ACLAAM (Association Catholique pour l’Accueil et l’Accompagnement des Migrants).
Mobilisation de bénévoles
Marie-Hélène Leborgne, chargée de mission diaconie pour notre Région EPUdF et en lien avec le diocèse, a fait un appel à des bénévoles au niveau des paroisses lyonnaises de l’Église protestante unie. Une douzaine de personnes se sont proposées et ont participé à la constitution des équipes.
Trois lieux d’hébergement sur Lyon et Villeurbanne ont été ouverts permettant d’accueillir chacun huit jeunes. Chaque lieu est constitué de deux pièces, un dortoir et une salle à vivre, et a minima de sanitaires. Pour accueillir ces jeunes, sur chaque lieu, une équipe d’une vingtaine de bénévoles et un responsable est nécessaire. Ceci permet d’assurer un certain roulement entre bénévoles et de maintenir cet accueil dans la durée.
Mise à l’abri et en sécurité
La mission que la mairie nous a attribuée est tout d’abord de mettre ces jeunes à l’abri, mais aussi d’assurer une présence fraternelle quotidienne, une intendance (courses, douches, lavage du linge), une participation à la préparation et au dîner partagé hebdomadairement. Également se sont organisés du soutien scolaire et de l’accompagnement lors de rendez-vous administratifs et médicaux ainsi que des sorties culturelles (visite de Lyon, match de foot, etc.).
Cet accueil s’est terminé comme prévu fin juin, les jeunes envoyés par la mairie ont pu être hébergés jusqu’à début septembre dans un foyer. Certains ont préféré quitter Lyon, d’autres retourner dans un campement.
Parmi les jeunes accueillis, un seul a eu le retour positif du tribunal en étant reconnu mineur, les autres sont en attente. Sept jeunes étaient scolarisés, les autres pouvaient assister à des cours au secours populaire, la moitié de ces jeunes y participaient régulièrement.
Goût d’inachevé
Avoir donné un moment de répit à ces jeunes est bien sûr très positif, ainsi que l’engagement sans faille des bénévoles qui a permis de partager des moments sympathiques. Cet accueil n’étant que temporaire, il laisse un sentiment d’inachevé pour les jeunes et les bénévoles. En effet, ces jeunes restent dans une forme d’insécurité, n’ayant aucune visibilité sur la suite. Pour les bénévoles, c’est aussi un peu frustrant de ne pas pouvoir les accompagner dans la durée, même si on va essayer de garder le contact avec ceux qui le souhaitent. Ce constat amène la mairie à réfléchir à une autre organisation. Elle envisage d’identifier un lieu pour un accueil en flux régulier et ne plus faire des mises à l’abri en grand nombre dans le cadre de l’évacuation d’un square.
Le diocèse réfléchit également à un lieu adapté pérenne avec des bénévoles.

© Marie-Hélène Leborgne
