J’ai grandi dans un petit village de l’Ardèche, maison adossée à la colline (… on y vient à pied, comme dans la chanson !), exposée plein sud… difficile de ne pas être reconnaissante pour ce paysage changeant au gré des saisons.
J’ai le souvenir de suivre mon père au jardin quand il rentrait du travail, le voir retourner la terre « au bêchard », avec respect pour la faune et la flore (sauf pour les escargots et les doryphores qui ne respectaient pas, eux, ses plants de tomates ou de pommes de terre…).
Et de voir ma mère aider l’un ou l’autre des voisins pour des courses, des tâches du quotidien, échanges de services.
Une totale attention
Ils étaient attentifs aux saisons, au temps de la création qui rejoint le temps des hommes. Pour eux, comme pour beaucoup, il y avait un temps pour planter et un temps pour arracher, un temps pour travailler la terre et un temps pour la laisser reposer et se reposer à leur tour. Attentionnés aux hommes et aux femmes autour d’eux, exprimant aussi parfois leur colère face aux injustices au loin comme au près. Se demandant parfois « mais où va le monde ?! »
Ce qui relie…
Lors de l’enterrement de mon père, le pasteur a parlé de lui en disant qu’il était un peu « comme un de ces châtaigniers que sa terre a portés » ; enraciné dans cette terre qu’il connaissait si bien, dans l’histoire et l’évolution du pays et du paysage auxquelles il avait participé.
Il était relié aux hommes, comme les branches de cet arbre généreux qui donne fruits, feuilles, bois pour nourrir et chauffer hommes et animaux. Les plus hautes branches tournées vers le ciel, la spiritualité toute intérieure de mon père l’amenait au respect de cet Autre, créateur, et de la création dans son ensemble.
Une transmission nécessaire
Comment mes petits-enfants recevront-ils la terre de mes ancêtres ? Cette terre noire qui donne à profusion à qui sait l’aimer et la respecter… Ces paysages changeant au gré du temps et du travail des hommes.
Sensibilisés à leur environnement par leurs parents, j’attends de pouvoir leur faire connaître ces lieux ou j’ai appris que la nature et les hommes sont irrémédiablement liés, que le respect, la générosité, l’accueil, l’entraide sont des valeurs essentielles, non seulement entre les humains, mais aussi avec le vivant en général.
C’est un peu de tout cela qu’il sera question le 17 mai à Le Sarra (Oullins) lors de la journée « Terre d’espérance ».
Retrouvez par ici les informations concernant le Festival Terre d’espérance le 17 mai à Oullins
