Temple des Gros à Gordes © L. Perin
A la rentrée paroissiale de septembre 2024, l’idée a été lancée par notre pasteure Cécile Plaâ de mettre en œuvre l’organisation de ces journées. L’objectif ? Faire connaître notre communauté et le sens de l’espace cultuel de nos temples, lieux emblématiques de notre paroisse. Celle-ci a en effet de nombreux bâtiments marqués d’une forte empreinte historique. Si les temples ne se dressent que depuis le début du xixe siècle, ils sont héritiers d’une période marquée au xvie siècle par la présence de membres de la communauté vaudoise et des souffrances qu’elle a subies.
Cette ouverture des temples à la visite a attiré de nombreux passants, avec des questions pertinentes sur notre existence et notre vie communautaire… Que ce soit à Gordes, au temple des Gros, ou au temple de Mérindol, les visiteurs étaient particulièrement heureux de voir nos portes ouvertes et admiratifs de la beauté des édifices, parfois modestes, mais d’une telle conception qu’elle invite à la contemplation, à la méditation…
Accueillis par des paroissiens ravis de les recevoir, les visiteurs ont pu bénéficier d’explications et consulter de nombreux documents. Magali Bourgue ou Michel Meynard, membres de l’association vaudoise AEVHL, ont participé à l’animation de la journée. Ils ont partagé leurs connaissances pour faire découvrir l’histoire de ces temples et des Vaudois qui ont précédé la présence et le témoignage des protestants de la région.
Cette initiative est un succès, dû aussi à la diffusion de l’information par les communes concernées, propriétaires des murs… C’est un résultat encourageant malgré le déluge qui s’est abattu le dimanche après-midi, nous amenant à annuler le concert prévu pour terminer ces deux journées. Aussi envisageons-nous de renouveler l’expérience l’an prochain.
Histoire du temple des Gros à Gordes
1526 : Trois vaudois de Cabrières d’Avignon, fermiers de l’abbaye de Sénanque, Serre, Robert et Peyron, s’installent au hameau des Gros.
1533 : L’inquisiteur Jean de Roma arrête les frères Robert, dits « Gros ».
1560 : La Provence compte 60 églises réformées dont celle des Gros.
1637 : Sur le territoire de Gordes existent deux lieux de culte dont la grange de Barthélemy Peyron.
1656 : Achat de la maison de Jacques Anactay.
1663 : Destruction des deux bâtiments.
1820 : à Gordes, 110 familles protestantes, représentant dix noms (Bourgue le plus porté, Peyron et Martin, Viens, Perrottet, Robert, Anastay, Gaudin, Appy, Briquet) doivent se réunir dans des maisons appartenant à des particuliers et parfois même en plein champ.
1832-1837 : Construction du temple actuel sur un terrain donné par une famille Bourgue avec une souscription de 1800 francs, étalée sur cinq ans. Cette souscription est faite auprès des paroissiens qui s’engagent à transporter gratuitement, sur le terrain, tous les matériaux nécessaires à sa construction.
1840 : Le pasteur étienne Floris, de Lacoste, dessert cette paroisse. Il visite ses paroissiens à cheval et doit franchir à gué le Calavon deux fois par mois pour assurer le culte aux Gros. Il doit aussi se rendre à Apt et Joucas.
1865 : la paroisse des Gros se verra enfin attribuer un pasteur titulaire. Environ 300 protestants résident à Gordes, essentiellement aux Gros. « Ils composent l’élite de la population campagnarde de la commune » et « se conduisent toujours très bien », précise un rapport du commissaire de police de la même année.
Source : brochure Journées du patrimoine de la paroisse de Cavaillon-Luberon.
